“Le diable n’existe pas” est un film iranien réalisé par Mohammad Rasoulof, sur la peine de mort dans son pays. Paradoxalement et en dépit du sujet, c'est un magnifique cadeau de Noël.
“Quelle drôle d’idée d’aller voir un film sur la peine de mort en Iran juste avant Noël”. Ce doit être sinistre. Et bien non, au contraire. Mohammad Rasoulof nous offre un film éblouissant, fort et puissant, qui engage à la résistance, à toutes les résistances, grandes et petites. C’est sans aucun doute l’un des plus beaux films que j’ai jamais vus, notamment parce que les paysages dévoilés sont somptueux et les acteurs remarquables.
Certes le sujet est lourd. Rappelons que si la peine de mort a été abolie dans 141 pays dans le monde, soit sur le plan législatif soit dans la pratique, 54 autres y ont toujours recours. Le combat porté par Victor Hugo en son temps, repris par Robert Badinter demeure. L’ACAT, l’association chrétienne œcuménique, a listé 12 raisons qui plaident en faveur de son abolition. Parmi elles, figurent le fait qu’elle relève de la vengeance et non de la justice et que nombre de régimes y ont recours contre leurs opposants politiques. Ce que dénonce Mohammad Rasoulof.
Le courage de ce réalisateur est vivifiant. Il a tourné ce film dans la clandestinité, au nez et à la barbe du régime, et dénonce la peine de mort dans le pays qui la pratique le plus. Proportionnellement plus qu’en Chine, plus qu’en Arabie Saoudite. Mais Mohammad Rasoulof ne montre jamais les responsables qui décident mais juste des gens ordinaires, confrontés à des choix. Le sujet de son film est celui de la responsabilité individuelle et les conséquences des décisions que chacun prend, jour après jour. Il montre comment la résistance peut embarquer une famille, des proches et que rien n’est jamais simple.
En dépit des risques, il continue, il persévère. Et cite ce poème persan : “L’effort inutile vaut mieux que le sommeil”.
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