Alors que notre démocratie vacille, au milieu de la "société du spectacle médiatique et politique", Alexandre Poidatz fait l'éloge d'un journalisme engagé qui maintient le dialogue, permet au pluralisme de s’exprimer, donne la parole à la jeunesse et donne à penser pour agir.
Je voudrais vous parler des gens qui parlent du climat. Et la liste est longue, entre les scientifiques, les ONGs, les influenceurs ou encore les jeunes qui pensent à leur avenir face au réchauffement qui nous guette, il y a de quoi faire ! Et tant mieux !
Mais il existe un autre maillon de la liste qui parle du climat, et pas des moindres : les journalistes. Les journalistes sont les personnes qui donnent le micro à celles et ceux qui parlent du climat, ils sont souvent dans l’ombre. Et pourtant, sans les radios, les médias et les journaux, comment les connaissances scientifiques pourraient-elles circuler ? Comment les jeunes pourraient-ils interpeller leurs aînés sur la détérioration des conditions de vie sur Terre ?
Tout comme au Svalbard, terre pionnière, qui nous raconte en avant-première ce que le monde va vivre face au réchauffement climatique, il existe des journalistes qui sont pionniers. Qui, depuis des années, ont fait de l’écologie et du climat un thème majeur de l’actualité.
Ces journalistes, parfois qualifiés "d’engagés", assument aller contre la doxa, à contre-courant de l’opinion majoritaire. Par exemple, en donnant la parole à des personnes qui prônent la décroissance, malgré le fait que le PIB soit élevé au rang de graal absolu dans le système économique.
Dans quel but ? Car ils ont une certaine idée de l’indépendance : donner la parole à des personnes engagées, en gardant le souci de ne pas imposer une vérité. Ces journalistes sont engagés car ils exercent leur liberté. La liberté d’informer non pas pour donner aux auditeurs ou aux lecteurs ce qu’ils veulent entendre ou lire, mais informer pour laisser libre chacun de penser différemment. Leur but n’est pas d’imposer leur pensée, mais d’interroger la pensée de chacun.
Alors que notre démocratie vacille en ces périodes troubles, ces journalistes maintiennent haut les principes de la démocratie : mettre en scène la pluralité des opinions. MERCI à ces journalistes de maintenir le dialogue, de permettre le lien entre des personnes qui ne pensent pas pareil. Plutôt que laisser les uns les autres s’insulter ou s’invectiver, ils permettent au pluralisme de s’exprimer. Oh que ce dialogue est important face à la société du spectacle médiatique et politique !
Merci, donc, à ces journalistes engagés.
Merci de nous laisser dialoguer.
Merci de nous donner à penser, pour agir.
Merci de donner la parole à la jeunesse.
Merci à vous, Anne, d’avoir été une de ces journalistes engagées, pendant plus de 30 ans chez RCF.
Et puisque c’est la dernière de l’année, merci d’avoir donné la parole à Lutte et Contemplation cette année.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !