Besançon
"Un enfant qui ne joue pas, c’est un enfant qui ne va pas bien", selon Nathalie Encinas de l'association 1001mots. Quelle est l'importance du jeu pour le développement de l'enfant ?
Souvent à l’âge adulte, nous jouons après que nous ayons fini de faire les choses "sérieuses". On joue plus volontiers pendant les vacances, en week-end ou alors on ne joue plus du tout. Pourtant, jouer n’est pas que divertissement même si c’est du plaisir. Quand nous jouons, nous construisons notre pensée en développant nos capacités de stratégie, de réflexion, de patience et de coopération. Des aptitudes utiles au quotidien et notamment chez l'enfant.
Pour l’enfant, le jeu est indispensable à son développement et les adultes parfois l’oublient notamment à l’école maternelle, alors que c’est une activité vraiment très sérieuse. Il apprend en jouant, il ne joue pas pour se détendre mais parce qu’il en a besoin : pour apprendre, pour appréhender le monde, découvrir son corps, gérer ses émotions, éveiller ses sens. Un enfant qui ne joue pas, c’est un enfant qui ne va pas bien.
Il est utile que les adultes aient bien conscience que jouer est une activité essentielle à l’enfant. Sans attente de résultats, l’objectif c’est l’enfant qui se le fixe tout seul. Car le plaisir de faire seul, de se fixer un but et de l’atteindre à son rythme, développe la confiance en soi et se sentir capable est un sentiment qui permet de progresser. Apprendre en s’amusant est un des meilleurs moyens d’y parvenir.
Dans le jeu, il apprend à se concentrer et à se connaître : connaître son corps, ses capacités et ses limites, adapter ses gestes à la propriété de l’objet en maîtrisant son geste, sa force. En affinant ses gestes, il développe ses habiletés motrices et sa dextérité. C’est en expérimentant, en manipulant, en touchant qu’il va développer ses compétences.
Il faut lui mettre à disposition des jeux et jouets adaptés à ses capacités et ses envies, mais également du matériel pour qu’il puisse tester et explorer. C’est l’enfant qui doit jouer et non le jouet. Ne pas avoir d’attendus sur la manière dont il va jouer avec, détourner les jouets fait aussi partie du jeu. Comme pour tout, l’enfant doit être acteur. Quand on nous vante un jeu parce qu’il est éducatif, on doit s’interroger sur ce qu’il a vraiment d’éducatif. Car tout est jeu pour l’enfant : faire une cabane avec un carton ou un déguisement avec des bouts de tissus, cela sollicite la pensée et nourrit l’imaginaire de l’enfant.
Réjouissons-nous quand, au lendemain de Noël, notre enfant joue aussi avec les cartons, les emballages peut-être que le jouet est très, trop sophistiqué et qu’il limite les marges d’action de l’enfant. Les compétences développées dès la petite enfance ont un impact sur l’enfant tout au long de sa vie. Dans le jeu comme dans la lecture, l’enfant peut développer ses capacités langagières, motrices, cognitives et sociales en interaction avec l’adulte ou plus grand avec d’autres enfants.
Le jeu que l’on partage avec l’enfant outre le plaisir d’être et de faire ensemble, nous permet de discuter, de mettre des mots, d’enrichir son vocabulaire. Ce n’est pas anodin si le droit de jouer est inscrit dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, malheureusement pas toujours respecté par les adultes.
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