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Noël et le Covid: quand les mots remplacent les gestes d'affection

Un article rédigé par Nathalie Leenhardt - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023

Nous voici donc à quelques jours d’un second Noël sous la menace du Covid. L’an dernier s’appliquait un couvre-feu sanitaire et nous avions minimisé à l’extrême nos rassemblements familiaux. Cette année, nous vivons avec moins de contraintes mais nous aurons recours à des tests pour vérifier que personne ne met en danger personne et notamment pas les plus âgés ou fragiles d’entre nous.

Nathalie Leenhardt - DRNathalie Leenhardt - DR

La frustration de l'absence de toucher

Déjà, nous ne nous embrassons plus, nous évitons de nous serrer la main ou de nous prendre par les épaules. Oui le Covid a profondément bouleversé notre rapport à l’intime et notamment aux gestes affectueux ou de politesse. Dans son ouvrage L’autre à distance, la sociologue Anne Muxel explique combien on observe une frustration quand il n’y a plus de toucher. Frustration quand on ne sait plus ce qu’il en est du lien à l’autre, voire installation d’une certaine défiance. L’autre est-il bien vacciné? Et si oui, est-il suffisamment prudent et responsable dans sa vie quotidienne? Être en contact physique avec son prochain est un signe de confiance aujourd’hui mis à mal.

C’est vrai pour nous aussi chrétiens qui fondons notre foi sur un Dieu incarné. Quel mystère que celui d’un Dieu qui s’est fait bébé puis adolescent enfin homme, humain porteur de paroles et de gestes. Les récits de l’Evangile nous présentent à maintes reprises un Jésus qui tend le bras, s’approche au plus près des enfants, touche de sa main un lépreu en Marc 1.4 ou l’aveugle de Bethsaïda en Marc 8-22. Est-ce à dire qu’il nous faudrait faire une trêve des gestes barrière ?

 

Joindre la parole au non-geste

Certainement pas alors que la contamination repart de plus belle, que les lits d’hôpitaux se remplissent, que les soignants sont encore et toujours sur sollicités, alors qu’ils sont déjà épuisés… Si la vaccination reste le rempart numéro un, les gestes barrière le sont aussi et nous sommes tenus à la responsabilité envers nous-mêmes et envers autrui.

Mais ne pourrions-nous pas alors donner toute leur place aux mots, formuler le bonheur de se voir, apprendre à dire à l’autre à quel point il est précieux à nos yeux et pourquoi ? Non plus joindre le geste à la parole mais bien la parole au non geste…

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