Olivier Véran a annoncé la gratuité de la contraception pour toutes les femmes jusqu’à leurs 25 ans, et ce, à partir du 1er janvier prochain. Cette gratuité existe déjà pour les mineures, dès 15 ans, même sans consentement parental.
Les réactions à cette mesure ne se sont pas fait attendre. Nouveau super progrès pour les uns, mesure électoraliste, ingérence de l’état dans l’intime, injonction étatique dans une natalité déjà en berne pour les autres, et bien sûr "gabegie" pour certains, parce que cette mesure n’aura évidemment de gratuit que le nom. Le ministre l’a chiffré : pas moins de 21 millions d’euros par an pour l’Etat.
Le ministre explique que cette décision est liée au recul observé sur la contraception. Un recul dont le motif premier serait, selon lui, lié au cout.
Un vrai recul s’observe effectivement depuis les années 2000 sur la consommation de pilule. Le Baromètre santé 2016 montrait que les Françaises n’étaient plus que 33 % à l’utiliser contre 41 % en 2000. Ce désamour des femmes pour la pilule n’est pas seulement lié à l’immense scandale sanitaire de celles de 3ème génération, ou au prix - car la plupart des frais sont remboursés. En fait, c’est aussi lié à une forme de ras le bol des femmes. Ras le bol de l’impact d’une prise quotidienne d’hormone sur le corps pendant des années.
En 2017, Le Monde titrait "Pourquoi les femmes délaissent la pilule ?" et expliquait que les effets indésirables, nausées, prise de poids, baisse de la libido attribués à la prise d’hormone longtemps tus et endurés sans discuter, au nom de la liberté et de la tranquillité d’esprit, ne sont désormais plus acceptés. La même année sortait le livre "J’arrête la pilule" de la journaliste Sabrina Debusquat, devenu un succès de librairie.
Il y a aussi aujourd’hui, et c’est nouveau, une conscience écologique plus grande qui amène de nombreuses femmes à se questionner sur l’impact de la pilule sur l’environnement.
Enfin il est aussi important de rappeler ce qu’on appelle 'le paradoxe procréatif". En France 72 % des femmes qui recourent à l’avortement étaient sous contraception lorsqu’elles sont devenues enceintes, l’oubli ou l’inefficacité de la pilule n’étant pas les seules causes. 72%. Ce chiffre officiel qui émane de l’Inspection générale des affaires sociales questionne vraiment.
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