Une récente enquête montre que plus des 2/3 des jeunes âgés de 18 à 25 ans ne font pas confiance aux politiques, ce qui explique leur total manque d’intérêt pour la campagne présidentielle actuellement en cours. Pour Jean-Marie Petitclerc, un tel chiffre doit interpeller tous les futurs candidats à la présidentielle.
Une récente enquête montre que plus des 2/3 des jeunes âgés de 18 à 25 ans ne font pas confiance aux politiques, ce qui explique leur total manque d’intérêt pour la campagne présidentielle actuellement en cours… Un tel chiffre doit interpeller tous ces politiciens qui pensent que se présenter à une élection passe par l’énoncé de promesses alléchantes, mais non tenables. Comment faire confiance à ceux qui ont exercé le pouvoir durant de longues années et s’aperçoivent seulement maintenant de ce qu’il faudrait faire ? Comment faire confiance à ceux qui pensent que, d’un coup de baguette magique, on pourrait doubler le salaire de 800 000 enseignants ? D’un coup de Karcher régler les problèmes de délinquance et de trafics de drogue dans les quartiers sensibles ? que, par la seule parution d’une nouvelle loi, on pourrait endiguer le phénomène de migration ?
« Ça, dire ils savent faire ! mais alors faire, ils savent que causer ? » Lorsque j’étais enfant ce dicton normand a souvent tinté à mes oreilles chez mes proches qui se méfiaient des beaux parleurs. Combien de jeunes sont en attente d’adultes qui parlent vrai !
Comme j’aime à le dire aux jeunes que j’accompagne, en reprenant la parabole de la maison construite sur le sable et celle construite sur le roc, il existe en effet deux types de « dire » : Il y a un dire qui n’engage à rien. C’est seulement une manière de se mettre en valeur. On retrouve là tous les partisans du « y a qu’a », « faut qu’on », « il suffit de ». Un tel type de discours n’est que du sable. Et il a largement contribué à la décrédibilisation des politiques, persuadés pour leur part que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Mais il y a un dire qui, lui, s’enracine dans l’expérience du faire. La maison sur le roc, c’est une question de fondation, de racines. Enracinement et expérience vont de pair.
Les jeunes d’aujourd’hui sont ultra-sensibles à la cohérence chez l’adulte entre le dire et le faire. Une telle cohérence doit être la première qualité de tout éducateur.
Le « Fais ce que je dis, mais pas ce que je fais », cela ne marche plus en éducation. Combien il est important que les adultes fassent ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font. Seule une telle cohérence permet d’être crédible aux yeux des jeunes, et seule cette crédibilité rend possible la confiance. N’est-ce pas là l’un des messages éducatifs les plus importants transmis par Don Bosco. « Sans confiance, pas d’éducation possible » ne cessait-il de répéter à ses disciples. Et une telle confiance, elle ne peut se décréter. Elle ne peut que se construire. Les politiques d’aujourd’hui feraient bien d’en prendre note, s’ils veulent redevenir crédibles aux yeux des jeunes. Et il y a urgence pour notre démocratie…
Cette chronique sur l'éducation vous est proposée en alternance par :
- Xavier de Verchère, salésien de Don Bosco, prêtre, aumônier général des Scouts et Guides de France
- Catherine Fino, salésienne de Don Bosco, théologienne moraliste, professeur à l'Institut Catholique de Paris (où elle est directrice du Département théologie morale et spirituelle)
- Michèle Decoster, salésienne de Don Bosco, formation dans le réseau scolaire Don Bosco (40 000 élèves)
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