"À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là"
Méditation de l'évangile (Mt 13, 10-17) par le père Bruno Millevoye
Chant final: "Heureux, bienheureux" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit :
« À vous il est donné de connaître
les mystères du royaume des Cieux,
mais ce n’est pas donné à ceux-là.
À celui qui a, on donnera,
et il sera dans l’abondance ;
à celui qui n’a pas,
on enlèvera même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles,
c’est parce qu’ils regardent sans regarder,
et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe :
Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas.
Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi :
ils sont devenus durs d’oreille,
ils se sont bouché les yeux,
de peur que leurs yeux ne voient,
que leurs oreilles n’entendent,
que leur cœur ne comprenne,
qu’ils ne se convertissent,
– et moi, je les guérirai.
Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient,
et vos oreilles puisqu’elles entendent !
Amen, je vous le dis :
beaucoup de prophètes et de justes
ont désiré voir ce que vous voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu. »
Source : AELF
L’art de la comparaison est utile mais a des limites. Comparaison n’est pas raison. Si elle peut mettre en évidence une idée, être suggestive et parlante, elle n’est pas suffisante. Elle peut même conduire à des incompréhensions et même des contre sens. Quand j’ai commencé ma vie de prêtre, je côtoyais des aumôniers de l’action catholique. Celle-ci n’a plus aujourd’hui qu’une petite place dans la vie de l’Eglise. Ils se faisaient une règle de noter tout ce qui était dit à une réunion. Ils remplissaient des carnets entiers. De réunion en réunion, il revenait sur ce qui avait été dit. Je les regardais de haut ou de travers. Leur façon de faire me paraissait bien trop besogneuse, pas assez inspirante… Or, il me semble que leur façon de faire honore ce que nous enseigne cet Évangile. Je site « Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. » Oui, Jésus parle en parabole, nous faisons des comparaisons suggestives, de la communication, nous cultivons les émotions. Mais l’enjeu est de regarder vraiment, d’écouter vraiment. Et c’est ce que faisaient ces aumôniers. Ils ne se contentaient pas d’une idée, d’une réflexion aussi séduisante soit-elle. Ils relisaient, approfondissaient, inscrivaient ce travail dans le temps. C’est ainsi, je site à nouveau : « (Qu’)il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux. » Les mystères du royaume des cieux se découvrent par le regard et l’écoute attentive de la réalité dans toute sa complexité, son épaisseur, ses limites. Voir, relire ; juger, discerner ; agir. La belle devise de l’action catholique
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