"Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix !"
Méditation de l'évangile (Lc 19, 41-44) par la pasteur Nicole Fabre
Chant final: "Céleste Jérusalem" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
lorsque Jésus fut près de Jérusalem,
voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :
« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour
ce qui donne la paix !
Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux.
Oui, viendront pour toi des jours
où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi,
t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
ils t’anéantiront,
toi et tes enfants qui sont chez toi,
et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu
le moment où Dieu te visitait. »
Source : AELF
Texte redoutable, tant il a pu être utilisé par un discours odieusement antisémite : certains l’ont dit, et le disent encore aujourd’hui, de manière effroyable : le peuple juif n’a que ce qu’il mérite puisqu’il n’a pas su reconnaître Jésus comme son messie ! Contresens terrible. Mais prenons ce texte au sérieux. Il n’y a que deux fois, dans les évangiles, où il nous est dit que Jésus pleure. Ici, et au moment de la mort de Lazare, qui vient comme préfigurer la sienne qui plongera les disciples dans un effroi terrible. Jésus pleure vraiment devant les conséquences de nos surdités, de nos aveuglements. Particulièrement l’aveuglement de ceux et celles qui lui sont proches, aujourd’hui comme hier. Il a guéri des sourds. Il a guéri des aveugles. Mais il se heurte à l’impossibilité de dessiller les yeux de ceux et celles qui sont au cœur même de la transmission de la foi, ceux qui pensent pouvoir juger au nom même de Dieu, au nom de ce qu’ils pensent en connaître, hier comme aujourd’hui. Pour nous aujourd’hui, c’est bien la paix qui s’approche de nous quand nous célébrons sa présence. Le voyions-nous vraiment ? En sommes-nous vraiment des propagateurs, des artisans ? Ces larmes de Jésus ne sont pas désespérées. Mais elles n’en sont pas moins un appel à prendre enfin au sérieux qui il est, ce que sa présence apporte et transforme en nous, mais aussi entre nous et autour de nous.
Jésus, permets que dans le monde entier tes enfants deviennent concrètement des artisans de paix. Que nous nous laissions inspirer par toi.
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