Article 1 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen: "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." Vraiment? Est-on libre de naître? De choisir ses parents ou son milieu social? Non, "on ne naît pas libre", dit James Woody. Mais "nous avons à le devenir". Le pasteur publie "Vivre la liberté" (éd. Cerf) - et non pas "Vive la liberté". Car la liberté, elle n'est jamais acquise. Et même si la Déclaration des droits de l'homme a raison d'en faire une fiction, elle reste un horizon. Un apprentissage de chaque instant.
"Liberté, liberté chérie". On a raison de désirer la liberté. Mais décider sans entrave de ses mouvements, de ses pensées, des ses moeurs, est-ce aussi facile? Comment être libre dans sa vie quotidienne? Pour y répondre, James Woody est allé puiser dans la Bible. Dans son essai, qui s'appuie sur les grands récits bibliques, le pasteur montre combien il est possible de s'affranchir de ce qui nous lie. De ce qui nous empêche d'être réellement vivant. Car il en va du sens de notre vie, de notre vocation.
ÉCOUTER ⺠Bien comprendre la devise républicaine: la liberté
Trouver sa singularité. Les enfants apprennent, et c'est bien normal, par mimétisme. On hérite des opinions politiques, des choix culturels et des doutes métaphysiques de ceux qui nous éduquent. Advient le moment où chacun doit trouver la manière de vivre qui nous corresponde. "Nous ne pouvons avoir ni le même métier ni les mêmes passions que d'autres." En grandissant chacun doit découvrir et "respecter" sa singularité.
Ne pas être dépendant. Il y a toutes sortes de mouvements internes qui nous lient. Pulsions, addiction, dépression et autant d'aliénations. Admettons-le, beaucoup d'enre nous sommes "tributaires des moyens technologiques". La liberté, rappelle le pasteur, c'est de "ne pas être dépendant". Pas même des jeux vidéo.
Dans la Bible, qui regorge de récits d'apprentissage de la liberté, Moïse devient le héros de la libération de la terre d'Egypte. Lui qui avant sa rencontre avec Dieu "ne se rendait pas compte qu'il y avait un problème". Avant le désirer être libre, il faut être conscient qu'on ne l'est pas.
Comme le remarque saint Paul, "il y a toujours un écart entre ce que je pourrais être et ce que je suis, entre ce que je voudrais et ce que j'obtiens". On a beau vouloir faire le bien, il y a toujours ce petit mot de trop qui vient tout gâcher. Dans nos relations interpersonnelles, le fait est que l'on ne peut ni tout contrôler ni maîtriser. "La Liberté, nous dit le pasteur, c'est de prendre conscience de ses limites et de pouvoir en tenir compte dans sa façon d'appréhender l'autre." Ce que le christianisme nous enseigne.
S'améliorer, c'est-à-dire "réduire l'espace entre ce que je vise et ce que j'obtiens", c'est-à-dire "tenir compte de son péché". Non pas au sens de faute morale mais de "distance entre ma vocation et ce que j'en fais".
*Source: AELF
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