Près de 8 800 élèves ont fait leur rentrée dans les 17 écoles, 7 collèges et 5 lycées privés catholiques sous contrat du département. Recrutement des professeurs, harcèlement, pastorale scolaire, quels défis pour l'enseignement catholique savoyards, deux semaines après la rentrée des classes ? Nos invités, chefs d'établissement et responsables diocésains, en parlent à nos micros.
Laurent Coiret, le directeur interdiocésain de l'enseignement catholique est satisfait de cette rentrée 2023. Après une baisse des effectifs l'an passé, comme au niveau national, le nombre d'élèves inscrits dans les établissements catholiques savoyards s'est stabilisé. "Les parents nous font toujours confiance malgré une baisse démographique que l'on connaît".
Si l'école a été marqué ces deux dernières rentrées par la présence toujours forte du Covid, cette année marque enfin un retour à la normale. " On reprend le cours d'avant 2020 avec pleins de projets et des élèves impatients de les réaliser ! " Jacques Palou est le chef d'établissement de l'ensemble scolaire Saint François de Sales à Chambéry qui compte plus de mille collégiens.
Comme dans l'enseignement public, l'enseignement privé reste confronté à une certaine carence de personnel et il faut sans arrêt " faire naître des vocations, attirer, garder les professeurs" affirme Laurent Coiret, “ce n’est pas gagné ! ”
L’enseignant fait le choix du privé au début de sa formation, le concours reste pourtant le même que le concours pour les enseignants qui postule pour les établissements publics. " C’est un vrai engagement, on entre dans une communauté éducative." Jacques Palou. "On compte 7 500 enseignants dans le privé en France, une carrière est donc possible avec des même conditions de rémunérations que les enseignants du public" ajoute Laurent Coiret.
"Les enseignants ont besoin d'être reconnus " Domitille Baudry est la directrice de l'école Saint Jean à La Motte Servolex qui accueille 226 enfants.
"Il faut savoir qu'aucun établissement n’est épargné " indique Raphaël Ortega, chef d'établissement du groupe scolaire Pierre de Tarentaise à Albertville et Saint Pierre d'Albigny. " Une partie de la réponse peut passer par la formation. Des professeurs et des personnels scolaires, mais aussi former les jeunes à formuler leurs émotions. On va s'inspirer d'une méthode finlandaise, KiVa".
Difficile pour un chef d'établissement de plus de 1 000 élèves, ce qui est le cas de Pierre de Tarentaise, d'avoir un oeil dans les classes, "C'est pourquoi, il faut avoir des relais".
Domitille Baudry souligne "l'importance d'impliquer les parents qui ont aussi un rôle à jouer".
Si chaque établissement réfléchit seul à la mise en place d'actions pour lutter contre le harcèlement, ils s'échangent régulièrement leurs tentatives.
Au collège Saint François, les élèves qui bénéficient d’un dispositif adapté représentent 10% de l’effectif soit une centaine d'enfants.
Le nombre d’enfants reconnus en situation de handicap ou ayant des troubles avérés de l’apprentissage va croissant. Si la mise en place des différents dispositifs est assez lourde, l'inclusion de tous les élèves dans l'établissement lui apporte aussi. C'est le cas des enseignants qui doivent se former et montent ainsi en compétence.
"Mais aussi, le climat scolaire change. Il se dégage une certaine sérénité des classes où des élèves sont accueillis."
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