Le patrimoine sacré en France représente un ensemble unique au monde de plus de 90 000 édifices. Qu'est ce qu'il englobe ? Quelle est sa spécificité ? Pauline de Torsiac reçoit Bernard Berthod, conservateur du musée d’art religieux de Fourvière à Lyon et auteur du "Dictionnaire des arts liturgiques" publié aux éditions Frémur.
Une question piège pour Bernard Berthod, historien, spécialiste d’art liturgique, conservateur du musée d’art religieux de Fourvière à Lyon. En effet, pour lui l’art sacré « est un ensemble relativement difficile à définir, qu’est ce qui est sacré, qu’est ce qui ne l’est pas ».
Afin d’y voir plus clair et de mieux comprendre les différentes nuances de l’art sacré, Bernard Berthod propose de différencier « l’art religieux populaire » de « l’art liturgique». L’émergence de l’art sacré s'est officialisé au Moyen-Age, on l’appelait à l’époque « l’art pour l’Église ». Il était l’expression d’une dévotion, d’une croyance, dont les premières traces sont pourtant bien lointaines. On a retrouvé des formes d’art sacré au premier siècle, à l’époque romaine.
« L’art religieux c’est l’ornement des églises, les ornementations, la traduction en peinture, en sculpture, de l’enseignement de l’église, de la vie des saints. En revanche l’art liturgique est beaucoup plus précis, ça concerne ce qui tourne autour de la célébration, autour de la prière publique de l’église, donc il y a des objets utilisés, il y a l’autel et puis autour de l’autel tous les matériels utilisés » explique l'historien.
L’art populaire religieux, une personnalisation du sacré
Dire qu’un objet est sacré ou non, peut être compliqué. Lorsqu’on voit une église ou un édifice religieux, il est simple d'y associer une connotation sacrée. Cependant, l’intention qu’on met derrière le mot « sacré » peut être très personnel. Bernard Berthod prend l’exemple de la musique. Lors d’un enterrement, la musique choisie par la famille du défunt à une consonance sacré pour ces derniers, ce qui n’est peut être pas le cas des autres membres de l’assemblée.
Cet art sacré populaire est important pour Bernard Berthod, car même il est apprécié par des fidèles « qui ne savent pas forcément tout à fait théologiquement parlant, à quoi il croit, mais il croit à quelque chose et ils font passer leur croyance dans cet objet qui devient un objet d’art sacré ». Cette appropriation et cette dimension très personnelle de la sacralité qu’on donne aux objets ne doit pas être niée.
Dans le souci de s’adresser au plus grand nombre et avec curiosité, Pauline de Torsiac sollicite théologiens et biblistes pour un échange enthousiaste sur les fondamentaux de la foi chrétienne.
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