Les Confessions, c’est l’œuvre majeure d’Augustin, la plus connue. Il n'y a pas d'exemple d'un best-seller mondial aussi régulièrement traduit, réédité, voire imité que les Confessions. (cf Les confessions de JJ Rousseau)
La confession dont il s’agit est la confession de la foi par la louange, au sens du psaume : « je te confesserai Seigneur de tout mon cœur », ou comme le Christ lui-même : « Père, je te confesse, parce que tu as caché cela aux sages » »
Cet ouvrage est tout à fait inédit. C’est l’apparition du moi dans la littérature mondiale. Augustin invente le moi, l’individu, dont la subjectivité et la particularité lui donne une beauté et une vérité transcendante. Il effectue un retournement complet des valeurs de la culture antique, mettant la personne humaine au centre du monde.
Les neuf premiers chapitres de l'œuvre retracent l'histoire de la vie d'Augustin, de sa naissance (en 354) jusqu'à sa conversion au christianisme (en 386).
Le fil directeur des ces premiers livres est en réalité la recherche du lieu intérieur, de l’intimité avec Dieu et du cœur.
L’âme est décrite comme un espace intérieur. L’intention est de remonter vers un être plus présent que soi-même, et fuir les images et les réalités de ce monde, comme chez les platoniciens. L’intériorité peut qualifier aussi bien le cœur en quête de Dieu que Dieu lui-même et sa parole.
Ecoutons le cœur d’Augustin tout au long des étapes de sa progression personnelle :
La mémoire : Augustin approfondit le rôle et la place de la mémoire, qui n'est pas seulement ce dont il se souvient, mais une sorte d'entrepôt de la conscience qui transcende l'espace et le temps.
Augustin affirme que les souvenirs contribuent à l’identité du sujet, car celui-ci dépend de sa mémoire pour être conscient de lui-même comme du monde extérieur. C’est toute la vie psychique qui est dépendante des souvenirs. Quand l’âme éprouve des passions, elle en laisse toujours une trace dans la mémoire.
Le temps : Augustin explore le temps dans ses 3 dimensions : l’attente, l’attention et le souvenir.
“C’est au dedans de moi, oui, au dedans de moi, dans la demeure de la pensée, que la Vérité, qui n’est ni hébraïque, ni latine, ni grecque, ni barbare, sans se servir d’une bouche ni d’une langue, sans bruit de syllabes, me dit : Il dit vrai” (11, 3)
Pour Augustin, le temps reste une réalité mystérieuse : toute sa substance tient dans l’instant indivisible qu’est le présent. Augustin mesure le temps comme les stoïciens et les néoplatoniciens.
Rompant avec la philosophie d’Aristote, qui réduisait le temps à n’être que la mesure du mouvement des astres, bref quelque chose d’objectif, saint Augustin s’intéresse à sa dimension subjective, vécue. Le temps apparaît non seulement comme un acte de l’âme, mais aussi comme le lieu d’une possible histoire humaine.
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