Mercredi 14 février, le mercredi des Cendres a marqué le début du Carême. Cette période liturgique de 40 jours permet de préparer la grande fête de Pâques. Entretien avec Monseigneur Roland Pascal, évêque de Belley-Ars
Mgr Pascal Roland rappelle que le Carême est d’abord un temps pour celles et ceux qui se préparent à recevoir les sacrements d’initiation chrétienne pendant la nuit de Pâque (baptême, eucharistie, confirmation…).
Le Carême est la dernière ligne droite vers ces sacrements. Pour l’ensemble des baptisés, c’est aussi l’occasion de renouveler l'engagement de leur baptême et c’est intéressant parce que nous sommes stimulés par ceux qui se préparent à devenir pleinement chrétiens.
Les trois composantes du temps de carême sont la prière, le jeûne et l'aumône. Et ils sont très articulés. Le jeûne ouvre à la prière et la prière ouvre sur l'aumône.
Le Carême n’est pas un exercice d'ascèse personnel. C’est se recentrer sur Dieu pour qu’Il anime notre vie, notamment avec le partage avec les plus pauvres et les plus fragiles.
Le jeûne invite à s’abstenir de ce dont on peut devenir esclave.
Ce peut être aussi le jeûne des écrans ! A chacun de voir ce qui prend trop de place dans sa vie et ce dont il est esclave.
Le premier dimanche de carême marque une étape importante pour les catéchumènes, les jeunes et les adultes qui se préparent aux sacrement de l'initiation chrétienne. C'est l’appel décisif !
Ils se présentent à l'appel de leur nom et ils inscrivent leur nom dans un registre pour dire “voilà, on est déterminé. On demande à recevoir les sacrements de l'initiation chrétienne à la fête de Pâque.”
La célébration de l'appel décisif est ouverte à l'ensemble des diocésains, en l'église St Pierre Chanel à Bourg-en-Bresse à 11h dimanche 18 février.
On pourrait faire une célébration en catimini mais c’est toute la communauté diocésaine qui doit se trouver concernée par l’accueil de ces catéchumènes. C'est un peu comme une grande famille, quand il y a un enfant qui naît, tout le monde est curieux de voir le nouveau né. De la même manière, quand il y a un nouveau venu, il faut que tout le monde se sente concerné. On fait partie de la même famille.
Monseigneur Pascal Roland et ses confrères s’étonnent de voir une “explosion” de jeunes, notamment de lycéens, demander à recevoir le baptême. De nombreux jeunes adultes entre 18 et 35 ans viennent également toquer aux portes de l'Eglise.
C’est intéressant de voir que malgré une société qui propose des réalités à court terme, les gens ont une recherche profonde et spirituelle. Beaucoup vont sur internet, regarder, chercher ce qu'on dit de la foi chrétienne, de Jésus. Puis ils viennent toquer à la porte de l'Eglise.
Un enjeu de renouvellement très important selon Monseigneur Roland.
On voit bien qu’on a besoin de se renouveler mais le renouvellement ne vient pas de nous. Il vient de l'extérieur, il vient de ces gens qui frappent à la porte et ça veut dire aussi qu’il faut que l’on soit très attentifs à accueillir ces personnes. Aujourd'hui, on manque de moyens pour accueillir et accompagner les personnes sur le moyen et long terme. C’est toute la communauté chrétienne qui doit être partie prenante.
L'évêque de Belley-Ars ressent de la joie d' accueillir les nouveaux venus dans la foi chrétienne parce qu’ils sont de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes.
Beaucoup me disent qu'ils sont heureux de trouver dans l'église une famille, une invitation à ce que chacun se sente concerné et responsable de les accueillir et les accompagner. Et puis qu’en même temps, chacun se laisse toucher par ses nouveaux venus et se laisse convertir. C’est un appel de Dieu qui nous aie donné. C’est l'Esprit Saint qui nous envoie ces personnes là et qui à travers ça, nous appelle à la conversion.
Le Carême c’est se mettre à l’écoute de la parole de Dieu, mais pas que. Pour Monseigneur Pascal Roland, c’est aussi se mettre à l’écoute de la parole d’un autre qui vient faire intrusion, qui vient ouvrir une brèche en nous, pour nous ouvrir un autre souffle. C’est aussi renouveler notre regard sur les autres.
Forcément si on est branché sur Dieu, il nous branche sur les autres, que l’on perçoit comme des frères. L’amour de Dieu et l'amour de son prochain sont absolument inséparables. J’aime beaucoup le psaume 50 qui dit “Rends moi la Joie d'être sauvé”. Le temps du Carême est un temps qui nous prépare à la joie de la fête de Pâques. Nous sommes tous tendus vers ce renouvellement. Il s'agit d'avoir un cœur neuf et ne pas avoir une attitude extérieure qui soit lamentable. Il faut justement montrer qu'il y a quelque chose d'intérieur qui nous nourrit et qui nous donne un élan.
Comme chaque année, Mgr Pascal Roland organise une dizaine de haltes spirituelles dans chacun des 10 doyennés. Elles sont ouvertes à tous les chrétiens du diocèse, et aussi aux personnes curieuses qui souhaitent juste s’informer sur la vie chrétienne. Le thème 2024 choisi est “La vie dans l’Esprit”.
Ces haltes spirituelles sont toujours des temps très fraternels, c’est très simple. Ça se décompose avec un temps de prière préparé par la paroisse ou le doyenné. Puis, il y a un temps d'enseignement. Après cela, j'invite les gens au partage à partir de ce que j' ai dit. On termine souvent par un temps de convivialité avec un repas partagé tiré du sac. Parfois il y a aussi la messe avant ou après en fonction de l'horaire.
Les deux premières rencontres ont lieu à Montréal la cluse vendredi 16 février à 18h30 et à Ars samedi 17 février à 15h30; puis : Vendredi 23 février Cure de Châtillon/Chalaronne 18h30 à 21h30; Samedi 24 février Sanctuaire de Cuet 15h à 18h00; Samedi 2 mars Maison paroissiale de Belley 15h à 18h00; Mardi 5 mars Gex 18h30 à 21h30; Vendredi 8 mars Salle Polyvalente de Lagnieu 18h30 à 21h30; Samedi 9 mars Pont d’Ain 16h à 18h30; Jeudi 14 mars Presbytère de Meximieux 18h30 à 21h30; Vendredi 15 mars Cure de Péronnas 18h30 à 21h30
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