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Catherine d'Alexandrie

Un article rédigé par Jean Luc Moens - 1RCF Belgique, le 27 février 2024 - Modifié le 28 février 2024

Il y a sur le mont Sinaï un monastère très célèbre dédié à sainte Catherine d’Alexandrie. La légende raconte qu’après le martyr de la sainte, son corps aurait été transporté en ce lieu par les anges. Il y est encore conservé aujourd’hui et beaucoup de pèlerins viennent implorer l’intercession de cette sainte qui a été une des plus célèbres martyrs de l’antiquité. Elle qualifiée de « mégalo-martyr » par l’Église orthodoxe, c’est-à-dire grande martyr, un titre que seules 7 femmes ont reçu. Ce titre est donné aux martyrs, laïcs, très populaires, antérieurs à 313 (date de l’édit de Milan qui a libéralisé l’exercice de la religion chrétienne) mais postérieurs au temps des premiers martyrs appelés proto-martyrs. En occident, son culte s’est répandu largement suite aux croisades et a fait l’objet d’innombrables œuvres d’art et inspiré des artistes fameux comme Raphaël ou le Caravage.
Comme toujours pour les saints et saintes du début du christianisme, l’histoire et la légende se mélangent et il est difficile de démêler le vrai du faux. Une des sources principales est la fameuse Légende dorée – qui porte probablement bien son nom – de Jacques de Voragine écrite entre 1261 et 1266.
 

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Une sainte déesse :

Catherine serait née à Alexandrie en Égypte aux environs de l’an 294 et morte dans la même ville à l’âge de 18 ans. Il se pourrait que son nom soit Dorothée, mais qu’après son martyre, elle ait été appelée Catherine, un nom qui provient du mot syriaque céthar qui signifie couronne et qu’on aurait donné à la sainte parce que, selon saint Jérôme, elle aurait mérité une triple couronne : 

virginité, science et martyr


L’histoire raconte que Catherine s’est convertie dans sa jeunesse et a décidé de prendre le Christ pour époux. Elle a beaucoup étudié la philosophie, les sciences, l’art et la poésie. À l’âge de 18 ans, Catherine décide d’affronter l’empereur Maximin II Daïa pour le convaincre d’arrêter de vénérer des idoles. L’empereur n’arrive pas à résister aux arguments de la jeune fille. Il charge 50 sages de l’écouter et de la convaincre, mais les raisonnements de Catherine sont si forts et bien articulés qu’ils se convertissent tous. L’empereur est vert de rage et les fait tous tuer. Ils meurent martyrs de la foi et Catherine est mise en prison.
L’impératrice, accompagnée du commandant de la garde, Porphyre, va voir Catherine dans son cachot. Tous les deux voient des anges qui servent Catherine et se convertissent à la vraie foi. Ils sont eux aussi tués.
L’empereur reste attiré par la beauté et la sagesse de Catherine. Il lui promet la vie sauve si elle accepte de l’épouser. Évidemment, elle refuse. Elle est alors soumise à différentes tortures. D’abord la roue dentée, censée déchiqueter son corps. Mais les piques refusent de lacérer le corps de la sainte et même se retournent contre les bourreaux. C’est pourquoi beaucoup de représentations de sainte Catherine sont accompagnées d’une roue couverte de pointes acérées. 
Finalement, l’ordre est donné de décapiter Catherine. Sa tête tombe, mais ce qui jaillit de son corps est du lait et pas du sang.
Ceci est un résumé de ce que nous dit l’hagiographie sur Catherine d’Alexandrie.
Tout cela a marqué profondément la foi des générations qui nous ont précédés. La notoriété de Catherine lui a valu d’être choisie pour patronne de beaucoup de métiers. Selon Aleteia, elle est patronne des barbiers, des charrons (artisans spécialistes du bois), des cordiers (ouvriers fabriquant de la corde), des couturières, des drapiers, des écoliers et étudiants, des fileuses de laine, des gardes d’enfants, des généalogistes, des modistes, des meuniers, des notaires, des nourrices, des orateurs, des philosophes, des plombiers, des potiers, des prêcheurs, des rémouleurs, des tailleurs, des théologiens, des tourneurs et des filles à marier.

Passer dans le langage courant :


Pour les filles à marier, vous connaissez tous l’expression « coiffer sainte Catherine ». Cette expression remonte au XVIe siècle. Une confrérie de jeunes filles avait l’habitude de changer la coiffe de la statue de sainte Catherine tous les 25 novembre, fête de la sainte. C’était la plus âgée du groupe à qui revenait cet honneur. De là, vient la coutume que les modistes et les couturières confectionnent des chapeaux spéciaux pour les Catherinettes qui coiffent sainte Catherine en atteignant l’âge de 25 ans sans être mariées.


 

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