"Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple"
Méditation de l'évangile (Lc 14, 25-33) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "Oui j'ai décidé" par Samuel Olivier
En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations
et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !”
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »
Source : AELF
L’Évangile d’aujourd’hui peut étonner, voire scandaliser. Faut-il renoncer à tout amour humain pour n’aimer que Dieu ? Faut-il, pour aimer Dieu, négliger ou tenir pour secondaire l’amour de ses parents, de sa famille, de sa femme et de ses enfants ? Si tel était le cas, cet Évangile serait en contradiction avec celui de dimanche dernier où le Seigneur nous disait que les deux grands commandements de l’amour de Dieu et du prochain étaient identiques. Ce serait aussi en contradiction avec l’Évangile d’hier dans lequel le Seigneur nous rappelait qu’il était réellement présent en ceux qui nous entourent. Les aimer, c’est donc aimer Dieu présent en eux. Ce que nous révèle en revanche l’Évangile d’aujourd’hui, c’est qu’on ne peut vraiment aimer les autres sans aimer Jésus, c’est-à-dire sans se laisser envahir par son amour. Nous ne pouvons aimer les autres en vérité sans les aimer comme Jésus, sinon nous risquons de nous aimer à travers eux, ou de les manipuler. Le seul qui soit capable d’aimer de façon totalement gratuite et désintéressée, et qui l’a prouvé tout au long de l’Évangile, c’est Jésus ! En relisant l’Évangile, nous pouvons nous dire, presqu’à chaque page : mais comment fait-il ? Comment fait-il pour comprendre si rapidement ce dont son interlocuteur a besoin ? Comment fait-il pour être si délicat, si patient, si humble ? Il sait donner, mais il sait aussi demander, pour nous faire la joie de donner. Si toutes nos relations ressemblaient à toutes ces relations merveilleusement évangéliques que Jésus entretient avec ses interlocuteurs, alors nous pourrions aimer beaucoup mieux, et beaucoup plus gratuitement tous ceux qui nous entourent, père, mère, femme, enfants, frères et sœurs et même nous-mêmes. En nous servant nous-mêmes, en nous repliant sur nous-mêmes, en voulant trop nous soigner, nous servir nous-mêmes, nous finissons par tout perdre. Le secret d’une vie réussie, le secret du bonheur, c’est de vouloir le bien des autres, le bonheur des autres, comme Jésus a passé son temps sur la terre et continue de passer son ciel à faire le bien, à vouloir notre bonheur. Aimer comme lui, c’est le secret d’une vie réussie.
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