"Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres"
Méditation de l'évangile (Mc 12, 41-44) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Je veux te donner ma vie" par le groupe Praise
En ce temps-là,
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent.
Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s’avança
et mit deux petites pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu,
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle possédait,
tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Source : AELF
Souvenez-vous, il y a tout juste 20 ans, le 20 novembre 2001 sortait l’album « Chansons pour les pieds » de Jean-Jacques Goldman. Et dans ce disque une chanson pop intitulée « Les choses » invitait à s’interroger sur les biens, les objets et le prix de ces babioles qui, parfois résument la valeur de nos vies et qui finissent par nous posséder et nous donner notre identité ! Et se perdre dans la maladie de l’avoir et du paraître… qui comme une autre pandémie affaiblit les relations, blessent les liens… L’antidote à cette maladie d’amasser c’est…. le don… L’évangile aujourd’hui parle de don, mais le don à la manière de Dieu. Le Christ ne regarde pas ce jour-là dans le Temple ce que nous donnons isolément, lui, pointe d’abord le rapport entre nos dons et ce que nous avons à donner. Cette veuve qui donne très peu avait très peu à donner. Autant dire qu’il ne lui reste rien une fois son offrande déposée. En conséquence, elle a donné beaucoup, conclut Jésus. Il n’est pas nécessaire d’être prix nobel de mathématiques pour comprendre qu’ici, il s’agit d’une affaire de proportions. En effet, ce que nous avons à donner relève d’une comptabilité intime qui nous échappe parfois à nous-mêmes. Faire la différence entre notre superflu et notre essentiel, voilà l’enjeu pour vivre libre longtemps. Mais, à vrai dire, je pense que seul Dieu est en capacité de faire la différence sur la longueur du temps qu’est notre vie. Lui seul sait ce qui est notre superflu, notre nécessaire… à l’échelle de toute notre vie… non pour nous attendre au tournant, mais pour nous précéder vers le don et la libre circulation de nos trésors. Il devient alors impossible, sous le regard du Christ, de ne pas vivre sans accepter de donner. Non pas par obligation morale, mais pour s’inscrire soi-même dans le mouvement à double vecteur, du don : celui par lequel nous avons également à recevoir quelque chose, un contre-don… Comment accueillir ce que Dieu donne si nous ne savons pas ce que c’est que donner ? Et lui… donne tout ! Comment si nous ne donnons pas tout, pouvons-nous comprendre la valeur de ce que Dieu donne ? Son Fils, son bien le plus précieux ? Donner est donc une affaire de proposition et d’expérience, d’équilibre, de sagesse divine… Pour en revenir à la chanson de Goldman… regardez autour de vous ce matin : ces choses qui m’entourent, me possèdent-elles ? Où en suis-je propriétaire, pouvant m’en séparer, libre de leur valeur que je leur donne et ainsi… petit à petit, désencombré… Je pourrai comprendre la valeur du don de Dieu pour moi
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