"Il y a bien de l'inhumain en chacun d'entre nous." Et selon Martin Steffens, il est nécessaire de ne pas le nier. À trop imaginer une belle image de l'homme, on s'expose au risque d'être déçu, voire désespéré. Expérimenter sa pauvreté et sa vulnérabilité, voilà qui permet de se rapprocher de Dieu. Martin Steffens est l'auteur de "Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger - Éloge du combat spirituel" (éd. Points Vivre).
Les guerres, les attentats, les dégâts environnementaux, les petites violences vécues au quotidien... Souvent on croit que le mal gagne du terrain. Ce qu'en font les médias a de quoi nous tétaniser. Mais nous inciter aussi à penser que ce qu'il y a de mal en ce monde vient des autres. Or le combat contre le mal est "intime et universel", rappelle le philosophe. "Il est important de ne pas accuser, ce qui revient à s'excuser."
"Peu importe que l'homme soit d'abord bon ou pas, observe Martin Steffens en réponse au postulat de Jean-Jacques Rousseau, on ne pourrait pas prendre la mesure du mal si on n'avait pas d'abord en nous, toujours étincelante, la flamme de la justice et de la bonté." Car le mal, toujours il faut s'en scandaliser.
Elle est mystérieuse. Et c'est là le point de départ de l'ouvrage de Martin Steffens : il est important de dire que la cause du mal nous échappe. "Toutes les tentatives humaines pour éradiquer le mal en s'attaquant aux causes n'ont fait que démultiplier le mal." Si l'on veut lui trouver des explications, mieux vaut chercher du côté du contexte : "contexte de fragilisation", dans lequel des hommes, des communautés, des civilisations, ont été "moins armés pour sortir vainqueur du combat spirituel".
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