« Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit ... » (Jn 15, 9-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite. »

Source : AELF

Méditation    Monique Baujard

Dans le texte d’aujourd’hui, qui se situe dans la suite de la parabole sur la vigne, nous pouvons avoir l’impression que Jésus se répète. Il y a à nouveau le parallèle entre la relation entre Jésus et son père et entre Jésus et ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ». A nouveau aussi, nous retrouvons les verbes « demeurer » et « garder » : « si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ». Ces verbes indiquent des relations durables, nourries par la Parole de Dieu. Ce que le bref passage d’aujourd’hui y ajoute c’est la joie. « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». Il y a deux jours, Jésus disait qu’il laissait aux disciples sa paix. Maintenant, il leur partage sa joie. A un autre endroit, il indique qu’il est venu pour que nous ayons la vie en abondance (Jn 10,10). Il y a quelque chose d’un excès de vie, d’une surabondance, que Jésus cherche à communiquer aux disciples et qui se laisse si difficilement exprimer dans les pauvres mots qui nous servent de vocabulaire. Nous nous heurtons nous-mêmes à cette difficulté lorsque nous cherchons à dire aux autres les bienfaits de notre foi. La joie parfaite, celle que Jésus nous partage, s’expérimente beaucoup plus qu’elle ne se décrit. Elle se rencontre dans ces rares moments d’une harmonie parfaite, en famille ou entre amis. Des moments précieux mais forcément éphémères. La joie parfaite c’est comme ces bulles de savon que les enfants aiment souffler. Au soleil, elles reflètent toutes les couleurs et émerveillent les petits, mais impossible de les retenir, elles éclatent si l’on cherche à mettre la main dessus. Mais la joie, même perçue dans un moment fugace, n’en continue pas moins à irradier pendant longtemps encore le cœur et le corps.