Le diocèse de Séez a rassemblé ses forces samedi 25 mars à Damigny dans l’Orne. Une assemblée diocésaine où 250 représentants catholiques ont exprimé leur vision de l’évolution de l’organisation territoriale de l’Eglise dans l’Orne. Un seul objectif pour eux : retrouver du lien entre paroissiens pour transmettre le message de l’Eglise.
Comment recréer des églises attrayantes et accueillantes dans l’Orne. C’est l’objectif pour les 10 années à venir dans le diocèse de Séez. Samedi 25 mars, sur le campus universitaire de Damigny, Monseigneur Feillet et 250 délégués diocésains se sont réunis pour choisir l’évolution de l'organisation territoriale de l’Eglise dans l’Orne. Résultat : les représentants des forces vives du catholicisme dans le département veulent voir les paroisses s'organiser autour des communautés chrétiennes vivantes et des villes dynamiques. L'objectif est clair : retrouver du lien entre paroissiens. Et trouver l'élan de se tourner vers les personnes éloignées de l'Eglise.
S'adapter à la situation actuelle
« Il faut se dégager du temps pour nous tourner vers ceux qu’on ne rejoint plus », expose très calmement, au milieu du brouhaha du hall d’un amphithéâtre du campus universitaire de Damigny, le Père Eloi Segebenyo. Paisible sur sa chaise plastique, le père togolais rappelle que l’Eglise d’hier où « il y avait beaucoup de prêtres » ne correspond plus à la situation actuelle. Le constat est alarmant pour le diocèse de Séez : dans 10 ans, il n’y aura plus que 29 prêtres de moins de 75 ans. Cette situation est dans toutes les têtes ce jour-là. Et les choix proposés par l’équipe Séez 2023, chargée de travailler sur l’évolution de l'organisation territoriale du diocèse, sont étudiés sous cet angle par les délégués.
Autre demande de la part des participants : partir des forces sur un territoire au lieu de remplir des cases définis par en haut. Sybille le résume très bien : « Il faut partir des charismes de chacun ». Elle et son mari sont en mission Isidore dans la paroisse de Putange-le-Lac. « Il faut commencer par rencontrer les gens, les connaître, nouer des liens d'amitié avant de commencer à travailler ensemble. » Leur message est clair : il ne faut plus penser l'Église comme hégémonique où les cases se remplissent par nature. Pour eux, il faut repenser la façon de faire des communautés autours de la vie présente sur un territoire. En choisissant de s’orienter autours des communautés chrétiennes vivantes (Montligeons, Sanctuaire de Louis et Zélie etc…) et des villes dynamiques (Argentan, Alençon, Flers etc…), les délégués transmettent ce message : construire là où il y a de la vie.
Et la place des jeunes ? C’est eux qui devront construire l'Église à l’avenir. Le directeur de l’enseignement catholique dans l’Orne le rappelle pendant les débats des délégués : « Pour transformer le monde et l’Eglise de demain, ne faut-il pas concentrer nos efforts sur la jeunesse ? » La question de Romain Lhémery sur la place que le diocèse accorde à la jeunesse dans ce projet de reconstruction sur 10 ans ne laisse pas indifférent l’assemblée. Laëtitia est venue jouer de la musique avec son groupe pour animer la journée. Elle regrette que les jeunes n'aient pas plus de place dans le débat. Camille Chevalier, 16 ans, estime qu’il faut « développer des projets qui mènent vers les autres ». Rendez-vous dans 10 ans pour savoir si l’Eglise dans l’Orne a su s’adapter.
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