"Femme, grande est ta foi !"
Méditation de l'évangile (Mt 15, 21-28) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "En toi, j'ai mis ma confiance" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires,
disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n’ai été envoyé
qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Source : AELF
Dans l’évangile, tout est symbolique. Cela ne signifie pas que ce ne soit pas historique. Cette histoire s’est effectivement passée, cette femme a appelé Jésus qui est resté silencieux, puis qui lui a répondu cette phrase sévère qui dit en substance. « Ce n’est pas d’abord pour toi que je suis venu ». Cette scène est symbolique en ce sens qu’elle dit beaucoup plus qu’il n’y parait, sa portée est considérable et ne se limite pas aux personnages de la scène. Elle nous concerne. D’abord, je pense que Jésus se tait pour laisser les réactions s’exprimer. Les apôtres réagissent aussitôt d’ailleurs en disant « renvoie-la ! » Cette remarque est compréhensible étant donnée la foule qui devait appeler Jésus et le presser de toute part. Ce qui est étonnant c’est que la réponse de Jésus semble encore plus sévère que celle des apôtres et elle n’est absolument pas « politiquement correcte ». Il lui dit : « tu es une étrangère ; laisse-moi m’occuper de mes proches d’abord. » Nous connaissons suffisamment Jésus pour savoir qu’il a quelque chose derrière la tête. Je pense qu’il a compris qui était cette femme, il a perçu sa foi, sa fougue, et il va totalement renverser la situation. Cette femme, qui est apparemment humiliée est en fait d’une grande humilité. Et c’est par une réflexion exceptionnelle d’humilité et de foi, qui va donner une leçon aux apôtres, un témoignage lumineux, qu’elle va proclamer sa foi, qu’elle va se révéler. « Tout ce qui vient de toi, ne serait-ce des miettes, me suffit, car je sais que tu ne fais pas que distribuer de la nourriture, tu ne fais pas que guérir les gens, tu nous donnes la vie, la vie éternelle. Tu ne sais pas te donner à moitié, alors donne-moi des miettes de ton amour et je serai comblée, donne-moi des parcelles d’éternité et je serai sauvée ». Après avoir été déçu par des foules qui courraient après lui seulement pour la nourriture, les guérisons, Jésus donne enfin le salut à cette mère qui sait dépasser les apparences et demander à Jésus l’impossible. Il guérit sa fille, mais bien plus, il sauve ! Il est vraiment la résurrection et la vie !
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