Chaque samedi à 9h30, Nicolas Dufour s'entretient avec Monseigneur Jean-Louis Papin. L’évêque de Nancy et Toul livre cette semaine son regard sur notre rapport à la mort, plus spécialement à la fin de vie.
Noël approche. Incontournable temps fort de la vie chrétienne, la fête célèbre la Nativité du Seigneur. Pour l’Eglise, chaque vie est précieuse, « du premier au dernier souffle ». C’est pourquoi la célébration de la naissance de Jésus-Christ prend tout son sens à travers la doctrine de l’Eglise, qui plus est par les temps qui courent. En 2022, la question de la fin de vie, notamment, a été soulevée dans de nombreux débats. Un sujet que l’Eglise n’élude pas, au contraire. Monseigneur Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et de Toul, plaide pour un meilleur accompagnement des personnes en fin de vie et pour davantage d’humanité dans notre rapport à la mort.
Les soins palliatifs accompagnent les malades en fin de vie. La loi Leonetti garantit un droit d’accès à ces soins, qui ont pour but de soulager les douleurs physiques et la souffrance psychologique, pour apporter plus de confort au malade. Cependant, pour Monseigneur Jean-Louis Papin, il est possible de faire beaucoup mieux en matière d’accès à ces soins. « L’accès aux soins palliatifs est souvent très difficile, voire impossible. Environ 30 départements en France n’ont pas d’unité de soins palliatifs (…) On souffre d’un manque de lits dédiés et de personnel formé aux soins palliatifs. Il faut développer une culture palliative dans l’ensemble du dispositif de la santé », explique l’évêque de Nancy et de Toul.
Toutefois, certaines voix se montrent davantage favorables au suicide assisté, vus comme une manière d’abréger les souffrances d’une personne en fin de vie. Une question éthique importante, sur laquelle la position de l’Eglise est claire. « Il faut renforcer l’offre de soins palliatifs. Ce serait davantage éthique que la légalisation du suicide assisté (…) C’est l’argument d’une société devenue très individualiste, oublieuse de la dimension éminemment sociale de toute personne. La façon dont on traite la mort a un impact social très fort, notamment sur les soignants mais aussi sur des personnes âgées, déprimées ou malades. Ces personnes pourraient culpabiliser de vivre, c’est une dérive », glisse Monseigneur Papin.
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