Longtemps très active au sein de l'Église protestante unie de Saint-Étienne et Forez, Geneviève Rey s'est mise peu à peu en retrait, fragilisée par les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Une épreuve qu’elle vit le plus sereinement possible au sein du tiers-ordre des diaconesses de Reuilly. Témoignage.
Née dans une famille catholique de Saône-et-Loire, Geneviève Rey choisit finalement de devenir protestante dans les années 1960, avec le désir de vivre sa foi autrement. L’œcuménisme est alors encore moindre et changer de religion n’est pas toujours bien perçu.
L’aventure protestante de Geneviève Rey commence dans la queue du restaurant universitaire de la Sorbonne. Un membre d’un groupe d’étudiants protestants alsaciens lui propose de les rejoindre. En quête spirituelle, elle accepte. À Londres, en échange universitaire, Geneviève Rey se souvient "avoir tenu une Bible pour la première fois de [s]a vie". Petit à petit, les cercles qu’elle fréquente et la découverte des textes la mènent à devenir protestante. "Je n’ai pas l’impression d’avoir changé de confession ou de trahir qui que ce soit". Geneviève Rey s'est plutôt contentée d'être "fidèle à un appel".
"L’écriture vous brasse, vous travaille, vous remue." Dès qu’elle découvre les textes en profondeur, Geneviève Rey vit sa foi de manière "bien plus biblique", en mettant à distance les avis de ses proches. "Certains membres de ma famille n'ont pas apprécié que je devienne protestante. Je ne gardais que Dieu, je m’en foutais de l’enrobage". Pour elle, l’important est de se laisser nourrir par la liturgie. À Saint-Étienne, elle se voit confier des missions au sein du conseil presbytéral des quatre paroisses réunies et occupe des fonctions importantes.
"Alors que je venais de devenir veuve, j’ai croisé une Diaconesse dans un supermarché. Elle m’a invitée au couvent". Les Diaconesses de Reuilly mènent une vie à la suite du Christ "dans une communauté religieuse protestante d’inspiration monastique, qui vit la vie fraternelle, la louange et l'accueil". Le rythme de vie y est "exigeant mais léger". Geneviève Rey se dit sereine dans une ambiance de prière et de bienveillance. "Je suis portée par le sourire des sœurs, par leurs très beaux chants".
Le tiers-ordre des Diaconesses de Reuilly accueille aussi "des jeunes femmes catholiques qui ont besoin de se nourrir spirituellement". Geneviève Rey évoque une forme de sororité puissante : "c’est une façon de vivre. On peut être catholiques et membres du tiers-ordre". En parallèle de sa vie à Saint-Étienne, de son engagement à la radio et de ses commentaires de la Bible, Geneviève Rey s’engage de plus en plus aux Diaconesses. Elle a prononcé ses vœux : elle est novice. Ce statut "l’oblige" à faire deux stages pendant deux ans et à visiter d’autres lieux de vie des Diaconesses, comme la maison mère de Versailles.
Pour faire face à la maladie d’Alzheimer, Geneviève Rey s'en remet à Dieu. Elle mène aussi un travail de prévention auprès de ses proches : "je sais que je vais parfois dire des bêtises. Il faut en rire. Je sais que ma spiritualité va être abîmée, donc j’évangélise un peu mon entourage". Si elle est aussi sereine, c’est qu’elle se sent au bon endroit. Pour la novice, elle "n’a pas choisi d’être avec les Diaconesses. On est choisies". Geneviève Rey sent ainsi qu’elle est au bon endroit, qu’elle a "donné un sens à ce qui montait en [elle]".
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