"Heureux les pauvres de cœur"
Méditation de l'évangile (Mt 5, 1-12) par la pasteur Corinne Charriau
Chant final: "heureux" par Soeur Ruth Rousseau
En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez- vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux !
C’est ainsi qu’on a persécuté
les prophètes qui vous ont précédés. »
Source : AELF
Ce passage que nous venons d’entendre est un monument biblique et spirituel. Il aborde le thème du bonheur ! La quête du bonheur est au cœur de bon nombre de nos préoccupations humaines. Souvent, nous aimerions vivre un bonheur immédiat, un bonheur plus tangible, un bonheur plus à notre portée, un bonheur pour soi et qui ne nous échapperait pas !
Jésus appelle au bonheur en ouvrant et en rythmant avec ce « heureux » le début de ce que l’on désigne comme son sermon sur la montagne. Le bonheur que Jésus propose à ses auditeurs, et aussi à nous aujourd’hui, est un bonheur qui n’est pas hors-sol ! C’est un bonheur qui ne laisse pas de côté les fragilités, les souffrances, le mal. Les mots sont là, et Jésus parle, entre autres, des affligés, de ceux qui ont faim et soif de justice, des persécutés ! Jésus ne propose pas de faire profil bas, de se résigner lorsque l’être humain est balloté, défiguré.
Ces réalités peuvent traverser notre propre quotidien, nous le savons bien. En proclamant ce « heureux », Jésus s’engage dans ce texte et assure à ceux qui l’écoutent que ce qui les atteint peut, avec lui, être traversé, surmonté, transformé par la promesse qu’il fait. Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas dans l’immédiateté que vient par exemple la consolation. Pourtant, Jésus leur déclare « Heureux les affligés, car eux seront consolés ». C’est Jésus qui le dit et cela change tout, car c’est Lui qui s’engage dans cette promesse.
Cette promesse nous la recevons de lui, elle est une promesse habitée de sa présence. Jésus ouvre un avenir, il offre un horizon pour celles et ceux qui sont touchés dans leur humanité, abîmés, diminués. Et Jésus offre aussi un avenir pour celles et ceux qui sont faiseurs de paix, qui s’engagent pour lutter pour la justice. Les béatitudes ne sont pas des paroles pieuses, elles sont offertes par Celui qui, par sa présence, dépose au creux de nos vies sa promesse, qui se déploiera au fil du temps.
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