"Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là" (Mc 12, 28b-34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
un scribe s’avança pour demander à Jésus :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.

Source : AELF

Méditation Père François Lestang

Dans la tradition d’Israël, on trouve au sein de la Torah, c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, exactement 613 commandements. On comprend que l’on souhaite un peu hiérarchiser, et chercher lequel est le plus important, pour en faire une clé de toute son attitude envers les autres. Dans le Talmud de Babylone, on explique d’abord qu’il y a 365 préceptes négatifs, autant que de jours dans une année solaire, et 248 préceptes positifs, autant que de parties dans le corps humain.

Ces 613 préceptes ont été reçus par Moïse. Mais ensuite, des prophètes sont venus, qu’ils s’appellent David, Isaïe, Michée, Amos et enfin Habakuk, qui ont progressivement réduit les commandements, en les reformulant, passant de 613 à 11, puis à 6, puis à 3, à 2 et enfin à 1, avec l’affirmation du prophète Habakuk : « le juste vivra par la foi », verset qui est essentiel pour les lettres de Paul aux Galates et aux Romains.

Quant à Jésus, le premier des commandements n’est pas pris dans la liste des dix fameuses paroles données par Dieu au Sinaï et gravées sur les tables de pierre, mais dans un discours d’exhortation de Moïse au peuple, avant de franchir le Jourdain. Pour entrer en terre promise, pour y demeurer, il s’agira d’engager tout ce que l’on est, cœur, âme, esprit, force, dans une relation d’écoute et d’obéissance au Dieu qui fait sortir d’Égypte. Mais cela ne suffit pas, si l’on n’aime que Dieu sans considérer ceux qui, avec nous, sont sortis d’Égypte. Dans le livre du Lévitique, une des manières de manifester la sainteté de Dieu, d’être saints comme il est saint, c’est d’aimer son prochain comme soi-même. Comme l’écrira saint Jean dans sa première lettre, « celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère ».

Seigneur, au matin de ce jour, je te présente tout ce que je suis, cœur, âme et esprit, je t’offre mes forces pour que je puisse m’engager, par la foi, à aimer ceux qui sont autour de moi, dans ma maison, dans mes trajets, dans mon travail, et à manifester ainsi la sainteté de ton Nom.