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" Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive " (Mt 10, 34 – 11, 1)

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 15 juillet 2024 - Modifié le 15 juillet 2024
Prière du matin"Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive" (Mt 10, 34 – 11, 1)

" Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive "

 

Méditation de l'évangile (Mt 10, 34 – 11, 1) par Mgr Emmanuel Gobilliard

 

Chant final "Je n'ai rien à craindre" par Hillsong France

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre :
je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
    Oui, je suis venu séparer
l’homme de son père,
la fille de sa mère,
la belle-fille de sa belle-mère :
    on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
    Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la trouvera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
    Lorsque Jésus eut terminé les instructions
qu’il donnait à ses douze disciples,
il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole
dans les villes du pays.

Source : AELF

Méditation  Mgr Emmanuel Gobilliard

Cet évangile est très difficile et aujourd’hui comme souvent, puisque c’est l’été, je dois prêcher cet évangile devant mes parents, mes frères et mes belles sœurs. Vous voyez la difficulté, en particulier lorsqu’il s’agit de leur dire de la part de Jésus : « je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère ». C’est déjà compliqué dans beaucoup de familles entre les enfants et les beaux-parents, mais si en plus l’Évangile s’en mêle, cela ne va pas arranger les choses. Comme toujours l’explication suit cette sentence, mais elle n’est pas plus rassurante. « Celui qui aime son père, sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ! » Y aurait-il une concurrence entre l’amour de Dieu et l’amour de la famille, entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Bien sûr que non, parce qu’ailleurs le Seigneur nous rappelle qu’aimer Dieu et son prochain, c’est la même chose, c’est le grand commandement et qu’il n’y en pas d’autre plus grand que celui-ci. Cet évangile nous dit que nous ne savons pas aimer, et ce n’est pas une nouveauté, d’ailleurs, les querelles familiales en sont bien le signe. Aimer Dieu par-dessus tout, aimer Jésus en premier lieu c’est d’abord apprendre de lui comment aimer. Oui nous devons commencer par aimer Jésus, parce que sans lui nous ne pouvons rien faire, et surtout pas aimer les autres, puisqu’il est la source de tout amour, puisque Dieu est amour. L’Évangile nous invite donc, non pas à comparer, non pas à mettre une opposition entre Dieu et les autres, une concurrence, mais aimer tous ceux qui nous entourent, en Dieu, à l’exemple de Jésus, c’est-à-dire dans un mouvement oblatif qui nous décentre de nous-mêmes et nous fait accueillir l’autre tel qu’il est, pas tel que je veux qu’il soit. Les grands échecs dans l’amour, c’est lorsque nous ne savons pas nous mettre à la place de l’autre, aller sur la colline de l’autre, voir les choses du point de vue de l’autre. Jésus a pris notre place, non seulement il s’est incarné, mais il a pris sur lui, notre vie, notre souffrance, notre mort. Il est ainsi celui qui, par excellence, sait aimer. Alors apprenons de lui comment aimer, et aimons les autres en lui, par lui, avec lui, alors nous saurons aimer en vérité les autres et particulièrement ceux qui nous sont proches, nos parents, nos frères et sœurs, nos beaux-parents et nos beaux enfants.

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