"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de ..." (Jn 13, 31-33a.34-35)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples,
    quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
    Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

    Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.
    Je vous donne un commandement nouveau :
c’est de vous aimer les uns les autres.
Comme je vous ai aimés,
vous aussi aimez-vous les uns les autres.
    À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Source : AELF

Méditation Père Emmanuel Pic

À quoi reconnaît-on un disciple du Christ ?

C’est une question qui en soucie plus d’un, particulièrement parmi les jeunes qui vivent, plus que leurs aînés, dans un monde où ils se sentent de plus en plus minoritaires.

La question est importante. C’est la question du témoignage, du rayonnement des croyants. Elle est liée à la manière dont se transmet la foi, à l’heure où de moins en moins d’enfants sont baptisés, et encore moins catéchisés.

C’est donc, pour une part, l’avenir du christianisme qui se joue là.

À cette question, nous sommes tentés de répondre par des signes extérieurs : une croix, une médaille de baptême… Ces signes parlent, sans aucun doute. Ils interpellent, et parfois indisposent, l’entourage.

Ce n’est pourtant pas à cela que Jésus invite ses disciples : « A ceci, dit-il, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » La première manière de se faire reconnaître comme disciple de Jésus, c’est donc de vivre l’amour. C’est de faire en sorte que, dans une église, dans les Églises, les rivalités, les médisances, les commérages n’aient pas cours. En ce sens, il n’y a pas de plus grand scandale que les divisions entre les chrétiens. Saint Dominique, qui fonda il y a huit siècles les Frères Prêcheurs, leur disait que la première prédication de l’Évangile, c’était la vie communautaire. Plus près de nous, le P. Albert Decourtray, alors archevêque de Dijon, s’était écrié devant des jeunes réunis pour préparer leur confirmation : « Un chrétien seul, c’est un chrétien en danger ! »

Le témoignage par excellence que nous pouvons rendre à l’Évangile, ce n’est donc pas seul que nous le rendons. C’est en Église, c’est-à-dire en communauté fraternelle. Non pas l’Église perçue comme une institution lointaine, mais la famille des familles, une fraternité dans laquelle se vit l’amour à la manière de Jésus, dans la bienveillance et le service les uns des autres.