Dans cette émission, il s'agit de Jean Chrysostome et son influence sur l'orthodoxie.
Les conséquences sociales de l’Evangile
Jean, en méditant les Evangiles lors de sa retraite au désert, comprend que le devoir d’un chrétien est d’être au service des autres.
Son projet pastoral est inséré dans la vie de l'Eglise, dans laquelle les fidèles baptisés reçoivent un sacerdoce royal et prophétique. C'est de là que naît le devoir fondamental de la mission, car chacun est dans une certaine mesure responsable du salut des autres.
Jean propose le modèle de l'Eglise primitive (Ac 4, 32-37), comme modèle pour la société, en développant une "utopie" sociale (presque une "cité idéale"). Il a compris qu'il n'est pas suffisant de faire l'aumône, d'aider les pauvres ponctuellement, mais il est nécessaire de créer un nouveau modèle de société; un modèle fondé sur l’Evangile.
Jean Chrysostome devient ainsi le Père d’une doctrine sociale de l'Eglise: la vieille idée de la "polis" grecque doit être remplacée par une nouvelle idée de cité inspirée par la foi chrétienne.
Ainsi, Jean C nous dit que notre cité est une autre, "notre patrie est dans les cieux" (Ph 3, 20) et, que même sur cette terre, cette patrie nous rend tous égaux, frères et sœurs, et nous oblige à la solidarité.
Chaque homme est un autel
Peu de pasteurs ont mieux dégagé que Jean Chrysostome la leçon du « pain partagé ».
"C'est une véritable folie que d'amasser dans ses armoires et d'abandonner á lui-même, nu et tremblant de froid et á peine capable de tenir debout, un homme qui a été créé á l'image de Dieu. Et en plus tu oses dire : il fait semblant de trembler et d'être faible ! Tu n'as pas peur d'attirer contre toi les foudres du ciel en parlant de la sorte ? (...) "
La pauvreté spirituelle
Le Christ est présent dans l’eglise par son Corps et son Sang, mais aussi dans chacun de ses membres et en particulier dans les pauvres.
Le service des pauvres est la suite nécessaire de l’eucharistie. Cette présence du Christ caché dans les pauvres est aussi un mystère (un sacrement) qui ne sera révèle qu’au jugement dernier lorsque le Christ reviendra juger les vivants et les morts et séparer ceux qui l’ont servi de ceux qui l’ont méconnu en maltraitant ou en laissant mourir de faim et de soif les pauvres.
Même les pauvres peuvent exercer l’aumône :
“Il y a cinq chemins de conversion : d'abord la condamnation de nos péchés, puis le pardon accordé aux offenses du prochain ; le troisième consiste dans la prière ; le quatrième dans l'aumône ; le cinquième dans l'humilité. [...]” Homélie sur le diable tentateur, 2).
Si les richesses ne sont pas mauvaises en soi, reconnaît Jean Chrysostome, celui qui les possède ne devient toutefois bon que s’il les partage avec ceux qui en ont besoin : car « n’est-ce pas un mal que de posséder pour soi seul les biens du Seigneur » ?
Oui, pour Jean Chrysostome, ce n’est que si les biens sont partagés entre tous et en particulier avec les plus pauvres qu’ils peuvent devenir bons. La pauvreté ne consiste donc pas dans le « misérabilisme », mais dans une distribution des richesses « selon les besoins de chacun » (voir Ac 2,45).
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