"Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem"
Méditation de l'évangile (Lc 9, 51-56) par Monique Baujard
Chant final: "Voici Dieu qui vient à mon secours" par la communauté de Taizé
Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé,
prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
Source : AELF
Aujourd’hui, nous quittons l’Evangile de Saint Matthieu pour celui de Saint Luc au moment où Jésus prend la route pour Jérusalem. Il commence par envoyer des messagers pour pouvoir faire une halte chez des Samaritains, mais ceux-ci refusent de le recevoir. Les disciples sont déçus et suggèrent de faire tomber le feu du ciel pour détruire ces ingrats. Mais Jésus ne se situe pas dans une logique punitive et préfère chercher un autre lieu. C’est à nouveau l’incompréhension des apôtres qui nous aide à mieux comprendre le message du Christ.
Nous aussi, nous sommes invités à préparer la venue du Christ chez d’autres. Il ne s’agit pas tant de préparer un repas ou un lieu pour dormir, mais d’inviter nos contemporains à accueillir le message du Christ. Nous aussi, nous essuyons beaucoup de refus. Entre ceux qui ne s’intéressent pas aux religions, ceux qui rejettent l’Eglise catholique ou ceux qui préfèrent chercher dans d’autres spiritualités, il peut être difficile de témoigner de notre foi. Pour nous aussi, ce refus d’accueil peut être décourageant. Il faut se rappeler alors que l’accueil du Christ ne dépend pas que de nous. Dans sa première encyclique, Ecclesiam Suam, de 1964, le pape Paul VI explique cela très bien. Il dit que dans ses rapports avec le monde l’Eglise doit se faire dialogue, conversation (67). Parce que Dieu a pris l’initiative d’entamer le dialogue avec l’humanité, tous les chrétiens ont à poursuivre ce dialogue avec les femmes et les hommes de leur temps. Paul VI précise que ce dialogue du salut ne se mesure pas aux résultats et, c’est là le point important, qu’il devra faire preuve de patience et attendre l’heure où Dieu le rendra efficace (79). Il y a un facteur temps qui joue dans l’accueil de Jésus. Et le temps de Dieu n’est pas notre temps. Nous devons donc continuer à faire ce que nous pouvons pour que ceux que nous rencontrons prêtent une oreille attentive à la Parole de Dieu et à favoriser les conditions qui peuvent permettre un jour une rencontre avec le Christ. Mais cette rencontre, nous échappe. Et il est heureux qu’il en soit ainsi !
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