Dans l'évangile, le Christ invite à la confiance. Il nous encourage à ne pas vouloir tout contrôler, ni accumuler de biens. À sortir de la peur du manque pour vivre une sobriété tranquille.
'SOURCE BIBLIQUE', UNE CHRONIQUE À RETROUVER DANS L'ÉMISSION 'COMMUNE PLANÈTE' - Commune Planète, c'est la nouvelle émission d'écologie sur RCF. Un rendez-vous hebdomadaire proposé par Anne Kerléo à découvrir dès ce vendredi 10 janvier 2020.
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L’explosion des mimosas en fleur sur mon île bretonne est presque indécente, tant elle contraste avec la grisaille environnante. Au cœur de l’indigence hivernale, la nature suinte d’abondance… Une abondance gratuite comme celle des fleurs évoquées par Matthieu dans le chapitre 6 des évangiles.
Par ses paroles, à l’instar de la nature, Jésus nous invite à l’émerveillement, mais aussi à la confiance en la Providence. Il nous demande de ne pas nous inquiéter des vêtements que nous porterons, mais aussi de ce nous mangerons ou boirons. 'Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez ou boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?'
D’une façon générale, il nous interpelle pleinement sur notre relation aux biens matériels, à l’argent, au travail et aux choix essentiels de nos vies, notamment à travers cette phrase bien connue : 'Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent' (Mt 6, 24).
Comment aujourd’hui entendre et incarner cette parole radicale dans notre monde le plus souvent basé sur le profit, l’accumulation des biens, la surconsommation ? Comment nourrir cette posture intérieure de sobriété tranquille à contre-courant de la tentation d’avidité à laquelle nous sommes exposés quasi en permanence ? Réduire nos besoins semble facile à concevoir quand on parle de confort superflu, mais beaucoup plus périlleux lorsqu’il s’agit des besoins fondamentaux tels que manger, boire ou se vêtir.
Mais peut-être ne s’agit-il pas tant de ne pas manger, boire ou se vêtir, mais de ne pas s’inquiéter 'outre mesure' ? Ce que Jésus nous demande, c’est de cesser de nous faire du souci et de ne pas chercher à tout contrôler, c’est-à-dire à sur-imposer notre volonté à celle de Dieu. 'Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît', nous dit-il dans la suite de ce passage.
Jésus nous appelle à la confiance radicale, à l’abandon total à la Providence qui permet l’abondance. 'Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit' nous dit-il encore. C’est un appel à faire grandir notre foi, à ne pas accumuler, à ne pas spéculer… En un mot, à passer du calcul qui prévoit à la Providence qui pourvoit.
Bien sûr cette invitation à la limitation volontaire de nos besoins ne s’arrête pas aux choses matérielles, mais touche également à celles de l’esprit, aux habitudes tenaces, aux peurs du manque, au regard de l’autre, au manque de lien… qui sont aussi les causes de nos conduites addictives. Dans ces périodes d’incertitudes, cultiver la confiance, s’ouvrir à la Providence, s’autoriser une forme de sobriété bienheureuse dans le partage, nous ouvre finalement à plus de liberté, de résilience et de joie.
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