"Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson"
Méditation de l'évangile (Mt 13, 24-30) par le père Bruno Millevoye
Chant final: "Ô mon bien-aimé" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
“Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
Il leur dit :
“C’est un ennemi qui a fait cela.”
Les serviteurs lui disent :
“Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
Il répond :
“Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.” »
Source : AELF
Le semeur est sorti pour semer. Or, tous les terrains n’ont pas la même valeur avons-nous entendu mercredi. Nous pensions qu’il suffirait de réserver au grain une bonne terre mais voilà que les choses se compliquent. Un ennemi sème de l’ivraie, une mauvaise herbe, dans la même terre. Comment est-ce possible ? Qui est cet ennemi ? La parabole ne donne pas de réponse. Qui pourrait donner une réponse à l’origine du mal ? Lui donner un nom ? En revanche, la parabole nous enjoint à un comportement clair : « Laissez-les pousser ensemble. » Il ne s’agit aucunement d’une confusion. L’ivraie sera brûlée. Il ne se confond pas avec le blé. Mais il est plus important de préserver le blé que de risquer de l’arracher pour se débarrasser de l’ivraie. Cette affirmation a de multiples applications très concrètes notamment dans le domaine de l’éducation : regarder, prendre soin de ce qui est bon en nous. Ne pas donner plus d’importance qu’il n’en faut à ce qui est mauvais. Ce qui est bon en nous a sa propre force et cohérence. C’est de cela dont il faut prendre soin. C’est à cet acte de foi que nous sommes appelés. Si parfois nous doutons, pensons que le terrain est chacun de nous où il y a du bon grain comme de l’ivraie. Nous serons heureux alors que le jardinier se préoccupe du bon grain sans donner plus d’importance à l’ivraie.
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