Si Dieu est amour, c’est sous ce regard d’amour que nous serons jugés. Il est donc étrange que des générations de croyants aient reçu la foi dans l’angoisse du jugement et la peur du rejet.
La première lettre de saint Jean est un des plus beaux textes du Nouveau Testament, marqué par cette conviction profonde : Dieu est amour – comme un résumé de tout l’Évangile. Une très grande conséquence de cette affirmation, c’est ceci : si Dieu est amour, c’est que l’amour vient de lui – non pas de nous qui sommes aimés. "Voici en quoi consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés" (1Jn 4,10). Autrement dit, Dieu ne m’aime pas parce que je le vaux bien, mais parce qu’il est amour et cette annonce est libératrice.
C’est dans ce contexte que le verset que nous avons entendu tout à l’heure prend tout son sens : "Il n’y a pas de crainte dans l’amour ; au contraire, le parfait amour bannit la crainte." (1Jn 4,18). Si Dieu est amour, c’est sous ce regard d’amour que nous serons jugés. Il est donc étrange que des générations de croyants aient reçu la foi dans l’angoisse du jugement et la peur du rejet. Le mot "parfait" peut donner l’impression qu’il s’agit d’un niveau à atteindre, qui ne serait pas donné à tout le monde. Peut-être faudrait-il garder alors l’autre sens du mot, que l’on peut aussi traduire par "accompli". Ce que nous dit St Jean, c’est que l’on "craint quand on attend une punition" et donc, que "celui qui craint n’est pas accompli dans l’amour".
Il y a quelques années, alors que je disais à des jeunes de 15-16 ans que Dieu les aimait tels qu’ils étaient, l’un d’entre eux s’était levé pour demander "mais alors pourquoi faire des efforts si Dieu nous aime tels que nous sommes ?" Une très belle question en vérité. Si Dieu nous aime tels que nous sommes, cela ne peut que m’encourager à être à mon tour un reflet de son amour… et donc à devenir une meilleure personne. Non pas pour être plus ou mieux aimé, mais parce que je suis aimé.
Ces jours où nous sommes physiquement séparés les uns des autres, la prière et l’amour fraternel sont peut-être encore plus liés. Nous ne pouvons pas nous retrouver chaque dimanche à l’église, mais il nous reste à vivre, autant que possible, la prière personnelle et l’amour fraternel. Là où quelqu’un prie et aime au nom du Christ, c’est toute l’Église qui prie et qui aime.
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