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Le Christ peut-il être un modèle d’enseignant ? 

Un article rédigé par Madeleine Vatel - RCF, le 27 août 2024 - Modifié le 2 septembre 2024

Les innovations pédagogiques fleurissent…toujours en quête d’une nouvelle façon de transmettre. Et si l'inspiration venait des grandes figures d’éducateurs ? A commencer par celles qui se trouvent dans la Bible. Entretien avec Ambroise Tournyol du Clos. 

Foix, février 1929 ©In Memoriam: Gilles Péris y SaboritFoix, février 1929 ©In Memoriam: Gilles Péris y Saborit

La Bible cite souvent le Christ en train d’enseigner : à ses disciples, à la foule, devant des pharisiens et des scribes, dans les synagogues, sur la montagne. Il parle « avec autorité », et ceux qui l’écoutent sont « frappés d’étonnement », « font son éloge ». Il enseigne en parabole, il proclame la Bonne nouvelle. 
Mais bien avant, le Peuple hébreux est appelé à écouter : de grands personnages de l’Ancien testament cherchent aussi à transmettre ce qui leur semble essentiel pour bien conduire leur vie et faire grandir leur relation à Dieu.

Chaque matin nous sommes mis debout par une parole qui nous dépasse et qui nous oblige, nous avons aussi le désir de mettre debout ceux qui nous sont confiés  

Les professeurs d’aujourd’hui auraient-ils intérêt à les suivre ? « Je crois que nous enseignons parce que nous sommes enseignésAvant même la figure du Christ, l'Ancien Testament place dans le livre d'Isaïe cette parole : ‘Chaque matin, la Parole me réveille, elle m'enseigne et me donne la parole d'un homme qui se laisse enseigner’ (Livre d’Isaïe 50, 4). Je crois qu'à partir de ce point, qui est que chaque matin nous sommes mis debout par une parole qui nous dépasse et qui nous oblige, nous avons aussi le désir de mettre debout ceux qui nous sont confiés » résume Ambroise Tournyol Du Clos, professeur d'histoire-géographie au lycée public Claude Lebois de Saint Chamond, dans la Loire. 

Une résistance à se laisser enseigner 

Mais hier, comme aujourd’hui, les professeurs cherchent à faire grandir le désir de savoir tout en se heurtant à une résistance des élèves à se laisser enseigner. Peut-on faire un parallèle avec la difficulté pour chacun d’entre nous de chercher le savoir ? « Oui, bien sûr, il y a une résistance. Et je crois que c'est la réalité du combat spirituel dans notre propre cœur d'enseignants, d'hommes et de femmes. Nous faisons tous l'expérience d'une volonté qui se voudrait autonome, mais qui réalise que c'est en entrant dans la docilité à quelque chose qui la dépasse, mais qui va la faire grandir, qu'elle sera vraiment elle-même ». Pour l’auteur du livre « Transmettre ou disparaître, manifeste d'un prof artisan » publié aux Editions salvator, ce défi de l’apprentissage rejoint celui de toute une vie.  

Y a-t-il une façon chrétienne d’enseigner ?

En observant les grandes figures chrétiennes qui ont œuvré dans les écoles, on peut y voir des points communs avec les grands principes pédagogiques contemporains. « Tous ont le désir de faire grandir les enfants qui leur sont confiés. Et ce désir, je crois, habite encore aujourd'hui de nombreux professeurs, de nombreux collègues » relève Ambroise Tournyol.  
Si cette volonté et cette motivation continue d’être le moteur de nombreux enseignants, est-ce juste de parler d’une « éducation chrétienne » ? « Il y a une anthropologie chrétienne, une science de l’homme et du monde qui fondent l'éducation chrétienne. Cette science est la suivante : l'homme a été créé à l'image de Dieu, sa liberté est faite pour ce qui est digne et juste et cette liberté doit donc être éduquée mais l'éducation doit tenir compte de ce qui nous fait préférer notre volonté propre ou le mal à ce qui pourrait nous rendre meilleurs, à ce qui pourrait rendre la vie plus juste et plus belle » détaille Ambroise Tournyol.

De grandes figures d’éducateurs…qui vivent dans l’abandon

Le professeur d’histoire géographie s’est penché sur des grandes figures d’éducateurs, relevant des points forts et des points communs. Ces hommes et ces femmes sont épris de Dieu, avec une très grande ferveur dans la piété notamment. « Ils ont souvent un sens de la pauvreté et de l'abandon. Cela peut rassurer sans doute les éducateurs d’aujourd’hui qui trouvent qu'ils n'obtiennent pas les fruits qu'ils voudraient ».

L'homme a été créé à l'image de Dieu, sa liberté est faite pour ce qui est digne et juste et cette liberté doit donc être éduquée

Ainsi de saint Jean-Baptiste de la Salle et son génie de l'organisation, Don Bosco - son talent de la relation humaine et sa grande confiance dans les capacités de la raison à porter l'homme vers sa vocation. Ils sont des figures d’éducateurs à (re)découvrir comme Edith Stein et sa foi en l’intelligence, ou encore Marcellin Champagnat et sa passion pour l’éloquence, ou encore Saint Thomas d’Aquin et sa quête de la vérité. 

Émission Halte spirituelle © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Halte spirituelle, l'intégrale
Émission Halte spirituelle © RCF
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