« Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mt 12, 1-8)
Méditation par Mgr Emmanuel Gobillard
Chant Final :"Maître du sabbat" de BERNARD Claude/WACKENHEIM Michel
En ce temps-là, un jour de sabbat,
Jésus vint à passer à travers les champs de blé ;
ses disciples eurent faim
et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples
font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur dit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David,
quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l’offrande ;
or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger,
mais seulement les prêtres.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice,
vous n’auriez pas condamné
ceux qui n’ont pas commis de faute.
En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Source : AELF
Aujourd’hui Jésus, dans l’Évangile nous apprend qu’on peut désobéir à la loi. Et heureusement ! J’imagine que si vous voyez une personne âgée faire un malaise au milieu de la route, vous allez vous précipitez pour l’aider, et que nous n’allez pas faire 100 mètres de plus pour passer dans le passage clouté. La loi est en vue d’une finalité et nombreux sont ceux qui ont sauvé des vies en désobéissant à la loi, en particulier sous le gouvernement de Pétain, sous l’occupation. Dans certains cas, obéir à la loi peut vous conduire en prison. On apprend cela dans l’armée. On ne peut pas obéir à un ordre illégal ou injuste. Et il ne faut pas mettre tout sur le même plan. Jésus le dit avec force, par des actes symboliques en rappelant que le but de la loi, c’est le bien de l’autre, que la finalité, c’est la vie. C’est ce qui a motivé tout le combat de certains contre la peine de mort, et qui motive le combat actuel de beaucoup dans la société actuelle contre le suicide assisté ou l’euthanasie. Il est grave et dangereux de négliger ou de refuser la clause de conscience, parce que si la loi est au-dessus de tout, y compris au-dessus de la conscience, est devient inique. A l’époque de Jésus les pharisiens étaient esclaves d’un formalisme, d’un légalisme qui les sclérosaient et les empêchaient de vivre. Mais pour que notre conscience soit capable de discernement et particulièrement de discernement concernant la vie et la mort, la dignité de la personne humaine, il faut qu’elle soit éclairée, éduquée. Il faut que nous ayons appris à ne plus vivre uniquement pour nous-mêmes, en vue de nos seuls intérêts, mais que nous ayons appris à considérer le bien de l’autre, le bien des autres. C’est ce qu’on appelle le bien commun. Et je pense que cette connaissance du bien commun, cette considération du bien commun manque cruellement dans notre société ou chacun ne vit, ne vote, ne juge qu’en fonction de lui, qu’en fonction de son groupe, de sa famille. Demandons à l’Esprit Saint, comme le dit saint Paul, de nous aider à considérer les autres, et même à considérer les autres comme supérieurs à nous-mêmes. Pour être en capacité d’agir en conscience, pour être en capacité de considérer la loi pour ce qu’elle est, et pour la relier à sa finalité, il faut beaucoup de charité, et beaucoup d’humilité. Demandons au Seigneur Jésus, qui, lui seul les a vécus à la perfection, de nous accorder ces deux vertus indispensables à la vie en société, à la vie fraternelle.
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