Les chants traditionnels de Noël restent fermement ancrés dans la culture chrétienne en France. Un succès qui tient à la qualité des compositions et à l’attachement affectif des fidèles à ce patrimoine liturgique.
“Je me rappelle d’une année où, avec ma chorale, nous avions prévu de remplacer Il est né le divin enfant par un autre chant final à la messe de la nuit de Noël. Mais nous l’avions laissé sur la feuille de chants, pour la messe du lendemain. A ma grande surprise, à la fin du chant final, les gens ne partaient pas : ils attendaient Il est né le divin enfant !” se souvient en riant Eric Hautecoeur, diacre permanent à Valenciennes où il a dirigé la chorale pendant longtemps.
Comme Eric, nombreux sont les animateurs liturgiques à avoir pu constater l’attachement des fidèles à ces chants traditionnels : Peuple fidèle, Les anges dans nos campagnes, Douce Nuit, Entre le bœuf et l'âne gris, Minuit chrétien, Dans une étable obscure,...
Un attachement qui a de quoi surprendre : le vocabulaire de certains chants est un peu désuet. Et la tendance est plutôt au renouvellement permanent des répertoires. En effet, “au cours d’une messe, il faut que l’assemblée puisse chanter”, rappelle Eric Hautecoeur, par ailleurs membre de la commission diocésaine de musique liturgique, et délégué national pour la musique liturgique auprès de la Conférence des évêques de France. C'est la raison pour laquelle le répertoire liturgique ne cesse d’évoluer avec les époques, afin de correspondre au goût du temps.
Mais Noël semble faire exception à ce principe : dans leur immense majorité, nos traditionnels datent du XIXe siècle, voire plus anciens encore. Ainsi, Il est né le divin enfant date de 1818, et Les anges dans nos campagnes de 1842. Stille Nacht a été composé en 1818 en Autriche, avant de devenir Douce Nuit en français quelques années plus tard. Quant à Peuple Fidèle, sa version originale, Adeste Fideles, date de 1743.
Alors qu’est-ce qui justifie cet attachement ? “Ce sont de belles compositions” constate Eric Hautecoeur, en rappelant que parmi tous les chants liturgiques, “certains vont traverser des siècles, d’autres vont être très vite oubliés”. “Une autre raison tient à leurs paroles spécifiques pour Noël”, poursuit-il. Mais au-delà de leurs qualités objectives, c’est bien un attachement affectif qui explique l’engouement intact pour ces chants : “à Noël, on retrouve des accents de notre enfance” sourit Eric.
Cela signifie-t-il pour autant que Noël exclut tout autre répertoire plus récent ? Peut-on combiner la tradition et la modernité dans le choix des chants ? “Bien sûr ! L’idéal est de faire un patchwork” conseille Eric Hautecoeur. Car si nos traditionnels tiennent une place importante, il existe également de nombreux chants plus récents proposés pour Noël, “notamment dans le répertoire des communautés nouvelles”. Quant aux chants traditionnels, les reprises se sont multipliées : différents groupes de musique évangélique se les sont appropriés. Côté catholique, le groupe Glorious a produit un album complet de chants de Noël traditionnels réinterprétés dans le style propre au groupe de pop-louange. Il est intéressant de constater que dans l’immense majorité des cas, ces reprises restent très fidèles à la version originale : une preuve supplémentaire de la qualité de la composition d’origine.
Alors quel choix de chants faire pour allier tradition et modernité ? Le domaine de compétences “Liturgie et sacrements” de la Conférence des Évêques de France (anciennement Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle) propose quelques critères de choix ainsi que des listes de chants. Des sélections pour Noël sont aussi proposées par les sites des éditeurs de musique religieuse comme Bayard ou les Editions de l’Emmanuel, ainsi que par des revues liturgiques comme Prions en Eglise.
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