Si le terrorisme ne date pas du XXIe siècle, il prend de nouvelles formes aujourd'hui. "Nous avons affaire avec un terrorisme où l'on ne comprend pas les revendications", explique Antoine Garapon, secrétaire général de l'Institut des hautes études sur la justice. "Jusque-là le terrorisme était lié à une terre, l'Algérie, les guerres de libérations nationales, la Corse... Il y a aussi les groupuscules d'extrême-gauche ou droite, qui ont une revendication politique."
Aujourd'hui, ce terrorisme "djihadiste" est "surprenant, on n'arrive pas à le saisir. Faute de le comprendre on se polarise sur la lutte contre le terrorisme et ce n'est sans doute pas la priorité. " Antoine Garapon, auteur avec Michel Rosenfeld d'un livre sur le sujet évoque la notion de "stress. Mais au fond, qu'est-ce qu'ils nous veulent?" s'interrogent les deux auteurs. D'autant que les armes ont changé: "une cocotte-minute ou un avion" sont devenus mortels rappelle l'auteur. "On peut être attaqué partout, notamment dans les moyens de transport!" Face à cette nouvelle forme de terrorisme, il faut repenser les concepts.
"La logique de la guerre c'est l'affrontement de deux formes organisées" analyse Antoine Garapon. Il y a "l'art de la guerre, les crimes de guerres, une déclaration... c'est quelque chose de structuré". Le terrorisme djihadiste n'a pas de lien avec la guerre : "Il n'y a pas de temps, de lieu, de déclaration de guerre... pas d'armistice non plus !" Il ajoute : "on est dans une violence hybride."
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