Pour parler du Royaume, Jésus multiplie les paraboles dans les Évangiles. Langage imaginé, indirect, qui doit provoquer chez ceux qui l'écoutent réactions, questions, surprises et, espérons-le, transformations intérieures. L'Évangile de ce dimanche parle d'une largesse d'un roi qui marie son fils, et qui désire partager sa joie en invitant généreusement à la noce. Si pas mal d'invités boudent son invitation, cela ne l'empêche pas d'ouvrir inlassablement sa table et d'accueillir le maximum de convives. Explications de Nicole Fabre, pasteure.
"Parler en parabole, c'est une manière de marcher un peu à côté du chemin, explique Nicole Fabre, on fait un détour avec celui qui raconte une histoire pour nous décentrer et pour voir la chose de manière un peu différente."
"Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ?" (Mt 21, 23) C'est pour répondre à cette question des responsables du peuple, que Jésus raconte cette parabole. "Ce n'est pas une mince affaire" pour Jésus, qui va devoir "faire entendre toute son identité". Qui est vraiment le Christ ? "Jésus essaie de répondre au questionnement des chefs pour dire ce qu'il y a d'unique dans le rapport que lui a avec Dieu."
La référence au banquet de la noce fait directement écho au verset : "Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés." (Is 25, 6) Ce banquet est à l'image du Royaume et de l'alliance avec Dieu, dont Jésus dit la saveur : elle "a un goût extraordinaire, une joie, une plénitude".
Or, il y a beaucoup d'indifférence et même du dédain chez des invités conviés à une fête qui refusent de sortir de leurs affaires courantes. Dans la parabole proposée par Jésus, les occupations, le travail et le commerce semblent primer sur la relation humaine. Un refus de perdre son temps pour s'ouvrir à l'autre... et qui enferme dans l'enfer du mutisme.
Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.’ Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : ‘Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.’ Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?’ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’ Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
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