" L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment"
Méditation de l'évangile (Mc 4, 26-34) par le Père Michel Quesnel
Chant final : "Fais-moi renaître" par le Collectif Béatitude
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme
qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Source : AELF
Commencé avec la parabole du Semeur, le discours en paraboles de Marc se termine par deux paraboles où il est encore question de semence et de germination. Si nous regardions la nature de plus près, peut-être aurions-nous moins de difficulté à comprendre ce qu’est le Règne de Dieu.
Dans chacune de ces paraboles, quelqu’un sème, la semence germe, une plante sort de terre, et elle grandit. Mais elles ne se terminent pas de la même façon.
Dans la première, propre à l’évangile de Marc, cela se termine par la moisson. La graine semée est en effet destinée à nourrir les humains. La germination et la croissance, la personne humaine n’y est pour rien. C’est la nature qui fait le travail, autrement dit Dieu. Dieu est celui grâce auquel nous pouvons manger à satiété. Nous n’avons qu’à récolter le fruit de son travail. Tout pleins de nous-mêmes, avons-nous conscience que c’est lui qui fait l’essentiel ?
Dans la deuxième, que l’on trouve aussi chez Matthieu et Luc, le propos de Jésus est centré sur le contraste entre la petitesse de la graine de moutarde et la grandeur de la plante qui en sort. Ceux qui en profitent, ce ne sont pas les humains, mais les oiseaux du ciel. Or, chez les prophètes d’Israël, notamment Ezéchiel, les oiseaux du ciel sont la figure des païens qui viennent s’abriter dans l’arbre du peuple élu (Ez 17, 22-24). Ainsi Jésus indique-t-il par là que la Bonne Nouvelle est destinée à toutes les nations, pas seulement aux Juifs dont il fait partie et à qui il parle. Elle n’est pas non plus destinée aux seuls chrétiens. Le message évangélique est là pour éclairer le vaste monde.
L’œuvre de Dieu dépasse infiniment la nôtre, et elle se fait au bénéfice de tous. Ne la confisquons pas.
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