Dans la ville de Tsarahasina, le marché bat son plein chaque mardi. Les habitants de la région y achètent vêtements, savon, sel... C'est là que Thierry Lyonnet retrouve le Père Bertrand de Bourran, prêtre des Missions étrangères de Paris (MEP), originaire de Dax. Engagé dans le nouveau diocèse de Port-Bergé, il refuse la fatalité de la pauvreté à Madagascar. Rencontre.
En ce jour de marché, les mamans profitent de leur venue pour faire un tour au dispensaire. Là, elles reçoivent des traitements ou des conseils pour leurs enfants. Un programme de vaccination permet de protéger les plus jeunes. Il existe également des ateliers où les mères apprennent à préparer des repas équilibrés pour leurs enfants, qui, sinon, se nourrissent essentiellement de riz.
Le Père Bertrand de Bourran s'est décidé à œuvrer dans la santé après la mort de trois enfants suite à la coqueluche, dans un village éloigné. La route pour aller au dispensaire était par trop difficile. Aussi, il a fallu ouvrir une route, permettre le passage du médecin... Les villages sont souvent loin des centres, ce qui prive la population de soins. Une des infirmières souligne la joie de travailler avec les Malgaches. "Chaque jour offre son lot d'émotions, d'étonnement", dit-elle. "La vie est difficile, mais les gens sont joyeux."
La mort, à Madagascar, est un passage de la vie. Le Père de Bourran nous montre le caractère sacré des enterrements : pour les Malgaches, lorsqu'on meurt, on retourne avec les ancêtres, les morts sont vivants. "C'est un passage vers Dieu, dans la gloire de Dieu."
Développement et religion vont de pair, selon le missionnaire. Ici, "on ne doit pas partir de la vie quotidienne, mais revenir aux ancêtres, au sacré". C'est ainsi que les Malgaches seront plus impliqués et sensibles aux questions de développement.
Reportage diffusé en décembre 2018
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