Matthieu Laumonier sera ordonné prêtre pour le diocèse de Rennes le dimanche 2 février à 15h, en la cathédrale de Rennes. Le jeune homme originaire de Thorigné-Fouillard, en Ille-et-Vilaine, a trouvé sa vocation alors qu'il était étudiant en médecine. "Le Seigneur est venu me chercher", raconte-t-il.
Le diocèse de Rennes comptera un nouveau prêtre dans ses rangs à partir de dimanche prochain. Matthieu Laumonier sera ordonné à 15h, en la cathédrale de Rennes. L'ancien interne de médecine au CHU de Rennes, originaire de Thorigné-Fouillard, en Ille-et-Vilaine, revient sur la vocation qui l'habite à quelques jours de la célébration.
Je ressens surtout de la paix. La joie monte tout doucement parce que j'ai la certitude que la Providence gère, quelque chose de du Seigneur qui est à l'oeuvre. Le Seigneur est là, il appelle, et c'est une joie de pouvoir y répondre. J'ai j'ai vraiment hâte de pouvoir, en disant oui au Christ, dire oui aussi au peuple de Dieu.
Oui, je pense, avec des hauts et des bas. Et surtout beaucoup d'approfondissement durant la vie étudiante, j'ai pu abondamment profiter de la pastorale étudiante sur Rennes. C'est là que ça a été l'occasion de faire un choix personnel d'engagement, et de découvrir la beauté de l'église diocésaine, qui m'a vraiment séduite à l'époque. Je pense que ça ça a été un tournant pour ma vocation.
On y allait oui, pas forcément tous les dimanches, mais on y allait. Ca faisait partie de la culture que mes parents m'ont transmise. J'ai eu la chance de pouvoir être inscris au caté enfant, de recevoir les fondamentaux de la foi. C'est un beau cadeau que m'ont fait mes parents quand j'étais enfant.
Ca m'est apparu comme une évidence, quand j'étais en première terminale. Je voulais un métier qui soit à la fois humain et scientifique. Je ne me suis pas trompé parce que j'ai beaucoup aimé ce que j'ai appris et vécu d'un point de vue humain avec les patients et les collègues au CHU à Rennes.
Quand on était en stage, je pense en particulier aux urgences, le fait de se lever le matin et de ne pas savoir à quoi va ressembler la journée, de voir des gens divers, que ce soit des enfants, des personnes âgées, des adultes de tous milieux sociaux. C'était humainement très riche.
En même temps, il y a bien sûr la dimension de service, de soins, pouvoir mettre son énergie, son intelligence, sa force au service des gens. Il y avait aussi la dimension de recherche à laquelle je suis attaché qui était très présente dans le milieu universitaire.
Oui tout à fait, c'était fondateur pour deux choses. La première, c'est pour tenir ! L'externat, c'était dur, et la vie spirituelle a vraiment été mon socle durant ces années-là pour accueillir les marches successives que représentaient toutes ces années. Et puis aussi pour affronter la maladie, la souffrance, mais aussi essayer de rester humain dans des situations parfois tendues.
J'ai souvenir d'un témoignage à Lourdes, quand on rapporte les paroles de Bernadette qui parle de la Vierge Marie : "Elle m'a regardé comme une personne". C'est quelque chose qui m'a beaucoup porté, dans le fait de s'abaisser, de s'assoir sur le lit du patient. Et puis les patients, à travers leurs histoires de vie, principalement en fin de vie. Je voulais me spécialiser en gériatrie et soins palliatifs et j'ai été très frappé par les questions spirituelles des patients en fin de vie. C'est un grand mystère qu'on a face à nous.
La question de la vocation était déjà présente. Ca a été pour moi un long chemin parce que j'ai eu du mal à accueillir l'appel du Seigneur, y croire, croire que c'est un chemin de bonheur pour moi et que je pourrais m'y épanouir. Et puis croire aussi que je suis capable d'y répondre.
C'est aussi difficile de lâcher un métier que j'aimais beaucoup. A posteriori, je m'émerveille de voir à quel point le Seigneur se sert de tout pour nous préparer à répondre.
Pour moi, c'est un mystère de l'appel de Dieu, et je n'ai pas accès au commencement. Il a fallu du temps pour que ça émerge dans la conscience, de manière peut-être discrète. Le Seigneur a été patient avec moi. Dans le cœur à cœur amoureux de la prière, s'est manifesté ce désir, cet amour de donner ma vie autrement et intégralement en aimant le Seigneur de tout mon cœur et en voulant servir comme prêtre.
Je pense qu'il y a quelque chose de l'église du peuple de Dieu que j'ai découvert ici qui m'a appelé à me donner pour lui.
J'ai eu la chance de vivre quand j'étais en dernière année d'études dans une paroisse à plein temps, je logeais dans le presbytère. J'ai partagé la vie quotidienne du prêtre, la mission de la paroisse. Voir le le quotidien de celui qui n'est pas uniquement derrière l'hôtel en chasuble. En fait, c'est avant tout un homme et donc je suis capable d'y répondre avec ce que je suis.
Je me souviens qu'au retour du lundi de Pâques, quand j'ai repris le travail au CHU le mardi, ça a été comme une illumination. Quelque chose qui m'est tombé dessus : il y a une telle joie qui t'habites, tu ne peux pas la laisser de côté. Si tu veux annoncer le Christ ressuscité, fonce, tu n'as rien à perdre ! Ce soir-là, je suis rentré et j'ai écrit la lettre de demande pour entrer en probiotique. C'était clair.
Ordination de Matthieu Laumonier, le 2 février 2025, en la cathédrale de Rennes. La cérémonie sera retransmise en direct sur RCF Alpha.
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