"On cherchait à l’arrêter, mais son heure n’était pas encore venue"
Méditation de l'évangile (Jn 7, 1-2.10.14.25-30) par le père François Lestang
Chant final: "Ô Jésus, digne es tu" par la communauté du Chemin Neuf
En ce temps-là,
Jésus parcourait la Galilée :
il ne voulait pas parcourir la Judée
car les Juifs cherchaient à le tuer.
La fête juive des Tentes était proche.
Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem
pour la fête,
il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.
On était déjà au milieu de la semaine de la fête
quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait.
Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ?
Le voilà qui parle ouvertement,
et personne ne lui dit rien !
Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu
que c’est lui le Christ ?
Mais lui, nous savons d’où il est.
Or, le Christ, quand il viendra,
personne ne saura d’où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d’où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais
parce que je viens d’auprès de lui,
et c’est lui qui m’a envoyé. »
On cherchait à l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n’était pas encore venue.
Source : AELF
Rien de plus terrible que d’entendre dire de quelqu’un : « de toutes façons, je le connais ». Celui dont on parle a été catalogué une fois pour toutes, et plus souvent ce n’est pas pour le meilleur, mais pour le pire.
Quant à l’origine géographique de quelqu’un, elle aussi peut être la source de tant de stéréotypes : que dit-on en France des Bretons ? Ou des Auvergnats ? Ou encore des Normands ? Je vous laisse compléter, et on pourrait étendre les clichés bien au-delà des frontières hexagonales.
Alors, lorsque la foule déclare qu’elle connaît ce Jésus de Nazareth, qu’elle sait d’où vient ce Galiléen débarqué à Jérusalem, un peu après ses frères, lui dont on connaît la famille, lui dont on peut reconnaître l’accent, cela pourrait suffire à la dispenser de prêter l’oreille. Et ainsi, parce que la foule sait, elle risque d’être incapable d’accueillir la nouveauté que Jésus apporte, celle d’une identité qui ne dépend ni d’un lieu ni d’une origine humaine. Car Jésus n’est pas d’abord le fils de Marie, ni d’abord l’enfant de Nazareth, il est surtout le fils du Père céleste. Celui-ci l’a envoyé nous enseigner, nous toucher, nous sauver, si nous sortons de nos idées reçues, si nous nous laissons mettre en route.
Et comme le dit le commencement de l’Evangile selon saint Jean, à quiconque reçoit Jésus, il leur donne de pouvoir devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Mais le même texte affirme aussi que lorsque le Verbe vient parmi les siens, il n’a pas été accueilli ; c’est bien ce que rappellent les évocations de la volonté de tuer Jésus que rapporte l’évangéliste. Mais la lumière est plus forte que les ténèbres.
Dieu notre Père, je te bénis pour ton fils Jésus. Il me dérange dans mes certitudes, il bouscule mes préjugés, il me conduit sur des chemins inattendus. Donne-moi la grâce de croire en son nom, de devenir ton enfant, et d’entrer dans la vraie vie.
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