"On viendra de l’orient et de l’occident, prendre place au festin dans le royaume de Dieu"
Méditation de l'évangile (Lc 13, 22-30) par le père Nicolas de Boccard
Chant final: "Sois béni" par Elisabeth BOURBOUZE
En ce temps-là,
tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
“Seigneur, ouvre-nous”,
il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.”
Alors vous vous mettrez à dire :
“Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.”
Il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.”
Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »
Source : AELF
La question fondamentale du salut se trouve confronté une fois de plus dans cet évangile à la vérité de chacune de nos vies. La grâce de Dieu ne peut être un vernis qui nous colore, elle doit être un ferment dans la pâte qui a tout transformé. Il nous faut passer par la porte étroite – c’est le sérieux et le changement de comportement qui en répond pour chacun d’entre nous. Aussi notre vie doit-elle être à l’image de ce que nous professons. Il y a un réalisme profond de l’identité chrétienne.
L’entrée dans le Royaume ne dépend pas d’un passeport, d’un visa ou d’une autorisation particulière. Il ne suffit pas d’avoir tous les tampons sur son passeport de chrétien : être baptisé, avoir fait sa première communion, sa profession de foi et sa confirmation et même avoir participé à la messe – avoir coché toutes les cases. Ce n’est pas ce que Dieu regarde en premier. Au fond, cette question d’école n’intéresse pas Jésus. Ce n’est pas notre appartenance qui lui importe mais la vérité de nos vies. Le christianisme – on ne le dira jamais assez – est la religion de l’incarnation.
Et si nous argumentons : « nous sommes allés à la messe - nous avons mangé et bu en ta présence… » Jésus pourra nous répondre comme dans cet évangile : « je ne sais pas d’où vous êtes », ce qui signifie : je ne vous reconnais pas. Ce que Dieu regarde, ce qui nous permettra d’entrer dans le Royaume, c’est uniquement notre charité en acte : le bien que nous avons pu faire sur terre au nom du Christ.
A de nombreuses reprises, les disciples ont demandé à Jésus ce qu’il fallait faire pour entrer dans le Royaume, ce que Jésus compare dans cet évangile à passer par la porte étroite : de nombreux passages résonnent alors en nous : « j’étais nu et vous m’avez habillé, j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’étais malade et vous êtes venus me visiter … ». Le salut n’est pas automatique, il passe par la conversion et la mise en œuvre de cette Bonne Nouvelle. Ce n’est pas que peu sont appelés, bien au contraire, mais hélas que peu répondent à cet appel.
Ce qui comptera au ciel, disait Thérèse de l’Enfant Jésus, c’est l’amour, et uniquement l’amour. C’est sur cet amour que nous serons jugés dignes ou pas d’entrer dans le Royaume.
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