A l'occasion de la fête du catéchuménat dans le diocèse d'Angers ce dimanche 4 décembre, on dresse un petit état des lieux du catéchuménat en France.
L’Eglise enquête. Chaque année, l'institution religieuse commande une étude pour connaître précisément le nombre et le profil des catéchumènes en France. Au regard des 5-6 dernières années, la situation est assez stable. On constate que 4 000 à 4 300 adultes demandent le baptême tous les ans à Pâques. Ils étaient 4 278 dans ce cas en avril dernier. Soit 15% de plus qu’en 2021, une année un peu creuse du fait de la pandémie de Covid-19.
Si on prend en compte les chiffres sur une plus large période, le catéchuménat a le vent en poupe. A contre-courant donc de la courbe globale du nombre de baptême en France. On est passé de 400 000 baptêmes par an au début des années 2000, à 200 000 aujourd’hui environ... Une division par deux.
A l’inverse, le nombre d’adultes demandant le baptême, lui, a quasiment doublé sur cette même période. On en dénombrait un peu plus de 2 000 au début des années 2000. Et nous sommes donc aux alentours de 4 000 aujourd’hui.
Loin des statistiques des diocèses d’îles de France (1 400 à 1 500 adultes se font baptiser tous les ans à Paris), celui d'Angers enregistre une trentaine de demandes chaque année. Chiffre assez stable depuis plusieurs années. Mais surprise, les demandes d’inscriptions pour l’an prochain sont en forte hausse. Déjà plus de 70 ont été recensées à l’échelle du diocèse d’Angers.
Première tendance : les catéchumènes sont de plus en plus jeunes. Trois quart d’entre eux ont moins de 40 ans. Mais surtout, c'est la part des 18-25 ans qui progresse fortement depuis plusieurs années. Cela dit, on retrouve aussi des plus de 65 ans. Il n'y a pas d’âge pour se faire baptiser!
Deuxième tendance forte : les catéchumènes sont en majorité des femmes… dans une proportion de 2 sur 3 environ.
Ce que nous pouvons observer c’est que les adultes qui font une demande de baptême sont principalement issus des milieux catholiques même si on dénombre tous les ans 200 à 250 conversions venant de l’Islam ou du Judaïsme.
Enfin, si tous les milieux sociaux sont représentés, on distingue une majorité d’ouvriers, de techniciens, d'employés. On dénombre aussi beaucoup d’enseignants… et d’étudiants, ce qui coïncide avec l’augmentation importante du nombre de 18-25 ans.
Pas évident de répondre à cette question tant les parcours de vie sont différents. Il faudrait mener une enquête qualitative cette fois. Cependant, ce qu’on peut lire régulièrement ici et là, c’est que les conversions découlent très souvent d’une rencontre personnelle… un ami, de la famille. Parfois ce sont même des parents qui sont interpellés par la vie de foi de leurs enfants.
Le déclic intervient régulièrement aussi après la perte d’un être cher. Un moment où on se pose naturellement des questions sur le sens de la vie.
En tout cas, ce sont des personnes qui, une fois qu’elles ont décidé de s’engager dans cette voie, sont déterminées. Ce n'est pas une décision prise à la légère. J’en veux pour preuve que les scandales, les affaires d’abus qui frappent l’Eglise ne les font pas bifurquer. Un exemple : Il y a un an, après la publication du rapport Sauvé qui a ébranlé la communauté catholique, seuls 7 adultes sur environ 4 000 en France ont stoppé leur parcours de catéchuménat à cause de ce motif.
Durant une heure, Marie Agoyer vous propose d'évoquer des sujets de société, de spiritualité avec des témoins mais aussi des professionnels.
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