Ce dimanche 5 janvier, on fête l'Épiphanie, c'est-à-dire la manifestation de Dieu au monde. Un jour que l'on appelle aussi Jour des rois, en référence aux rois mages. Melchior, Gaspard et Balthazar sont "des mages venus d’Orient" adorer l'enfant qui vient de naître. Le récit qu'en fait Matthieu est d'une grande richesse théologique, il anticipe sur les récits de la Passion.
Dans ce récit fait de beauté mais aussi de drames, puisqu'on parle du massacre des enfants de Bethléem, les acteurs de la Passion sont déjà présents : Hérode, qui représente l'autorité politique, mais aussi les prêtres et les scribes. "C'est les mêmes qui rejettent l'Enfant et qui, dans la personne non pas d'Hérode mais de Pilate le gouverneur romain, et du grand prêtre Caïphe et des scribes, rejetteront le Messie d'Israël."
Comme Moïse enfant, Jésus est rejeté dès sa naissance. Le P. Abadie ajoute : "Ce sont les païens, les mages, qui se réjouissent de sa venue comme les nations païennes se réjouiront de la venue du Sauveur." Tout le drame à venir de l'Évangile est là, que Matthieu met en scène.
Venus d'Orient, les mages sont des astrologues, des savants. "Ce qui les guide c'est à la fois leur savoir mais il leur manque la clé essentielle. Ils sont guidés par une foi, la leur, mais ils ne savent pas où est le roi des Juifs." Presque naturellement, ils se rendent au palais du roi Hérode, à Jérusalem, pour le trouver. "Ils cherchent donc le roi des Juifs dans l'héritage du roi Hérode."
Or il est dit que Jésus est né à Bethléem. Mais il n'y a que les mages pour s'y rendre. "Ce qui est terrible dans le récit c'est que les autorités du judaïsme de l'époque restent sans se déplacer, ce sont les païens qui font le voyage." Au verset 7 de l'Évangile de Matthieu (chapitre 2) de manière significative, on ne parle déjà plus du "roi Hérode" mais de "Hérode" tout court. "Le véritable roi des Juifs n'est plus à Jérusalem il est à Bethléem."
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