Entre 16 et 24 ans, les jeunes passent quatre heures par jour sur écran - de smartphone, de tablette ou d'ordinateur. Il y a dans la révolution numérique actuelle de profonds enjeux sociétaux, relationnels et spirituels. Ce que tient à rappeller le Père Ludovic Frère, auteur de "Déconnexion Reconnexion - Une spiritualité chrétienne du numérique ?" (éd. Artège).
Quatre heures par jour donc devant les écrans et donc que l'on ne passe pas à lire des livres, prier, méditer ou faire le vide. Ni même à se rencontrer en vrai - "in real life" ou IRL disent les gens branchés. Tout l'enjeu selon le théologien, c'est de se dire : "Est-ce que les connexions permettent de vraies relations, c'est-à-dire permettent de la communion ?" Et le P. Frère de rappeler : "Il peut y avoir une sorte d'illusion à penser être connecté avec le monde entier et en fait se rendre compte qu'on est en relation authentique avec personne."
"La communication, ses lieux et ses instruments, ont comporté un élargissement des horizons pour beaucoup de personnes. C’est un don de Dieu, et c’est aussi une grande responsabilité", formule le pape François dans son message du 24 janvier 2016 pour la 50è Journée mondiale des communications sociales. Et comme le souverain pontife le dit lui-même, le christianisme est constamment almené à se questionner. Pour le Père Ludovic Frère, les chrétiens doivent prendre conscience de la responsabilité à laquelle invite le numérique.
Entre le rejet total du numérique et l'hyperconnexion, il y a une nécessaire distance à adopter. Qui passe par l'acceptation du monde dans lequel nous sommes. Si "c'est indéniablement séduisant" mais "est-ce qu'on est capables de réfléchir non seulement à l'outil mais au milieu de vie qu'a créé le numérique ?"
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !