Prêtre du diocèse de Coutances et Avranches, le Père Nicolas Courtois peut célébrer à la fois dans le rite latin et dans le rite byzantin. En effet, il appartient à l’Église catholique romaine ainsi qu’à l’Église grecque-catholique russe. A l'occasion de la semaine de l'unité des chrétiens du 18 au 25 janvier 2023, rencontre avec un prêtre qui vit la pluralité des Églises chrétiennes comme une bonne nouvelle.
Avec sa barbe blanche, le Père Nicolas Courtois est facile à reconnaître parmi les prêtres de la Manche. Celui qui est chargé de la formation au diocèse de Coutances est biritualiste, c’est-à-dire qu’il a l’autorisation de célébrer la messe dans les deux rites, latin et byzantin. Et pour cause, Nicolas Courtois a été baptisé dans l'Église grecque-catholique russe et ordonné prêtre en 1993 dans le diocèse de Coutances. « Je suis rentré au séminaire de Caen avec le désir de devenir prêtre pour l’Église byzantine mais petit à petit j’ai compris que j’étais aussi attaché au diocèse dans lequel j’avais grandi, donc j’ai demandé à être ordonné dans le diocèse tout en gardant mes racines spirituelles ».
Régulièrement le Père Nicolas Courtois se rend dans la paroisse byzantine de Lyon où il célèbre la messe. L’Église grecque-catholique russe fait partie des Églises catholiques de rite byzantin, qui représentent 1,5 % des catholiques dans le monde. Elle est née grâce à des intellectuels orthodoxes russes qui à la fin de la XIXème siècle ont réfléchi à l’universalité de l‘Église. Ils ont adhéré à l’Église catholique tout en gardant leur rite, leur théologie, leurs coutumes. Cette Église est donc rattachée à Rome mais la liturgie est totalement orthodoxe. « Quand un orthodoxe rentre dans notre église, il ne s’aperçoit pas qu’il est chez des catholiques avant d'entendre la prière pour le pape de Rome ».
Cette appartenance à l’Église grecque-catholique lui vient de sa famille. Ses parents ont été, très jeunes, attirés par la Russie et ont demandé à Rome de changer de rite. Nicolas Courtois a donc grandi avec les deux traditions. « Aujourd’hui je m’épanouis davantage dans l’expression byzantine de la foi, une expression plus poétique. En Occident, c’est beaucoup plus juridique, on s’attache beaucoup plus aux détails. Si un oriental veut critiquer un latin il dira de lui qu’il s’approche du buisson ardent avec un sécateur pour disséquer le mystère alors que l’oriental va rester à distance et s’émerveiller. »
« Il y a un sacrifice à vivre de ne pas être totalement dans l’une ou dans l’autre Église mais je pense que ce sacrifice est fécond et peut être signe d’unité. La présence de chrétiens comme nous rappelle à l’Église catholique qu’il n’y a pas que l’expression latine, il y aussi l’expression orientale. Jean Paul II parlait des deux poumons. De l’autre côté, nous rappelons à l’Orient la richesse de la tradition latine. Les deux traditions s’enrichissent mutuellement. »
« Pour moi, l’existence d’une multitude d’Églises c’est une bonne nouvelle car cela répond à la demande de Jésus d’évangéliser toutes les nations. C’est une bonne nouvelle que l’évangile s’incarne dans les différentes cultures, à condition que cette diversité soit au service de l’unité. Une unité qui demande d’accueillir humblement les richesses de chaque Église. »
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