"Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?"
Méditation de l'évangile (Lc 16, 9-15) par Mgr Emmanuel Gobilliard
Chant final: "Seigneur tu gardes mon âme" par la Communauté de Taizé
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »
Source : AELF
Cet Évangile a de quoi nous choquer, en particulier le début : « faites-vous des amis avec l’argent malhonnête. ! » Comment comprendre cette phrase énigmatique qui d’ailleurs semble être contredite par la fin de l’Évangile où Jésus nous demande de choisir entre Dieu et l’argent. Pour Jésus l’argent est toujours trompeur ou malhonnête parce qu’il nous fait espérer le bonheur dans les biens matériels. Jésus nous a montré combien il était libre par rapport à l’argent lorsqu’il a dit : « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». L’argent doit être à notre service, c’est-à-dire au service de notre bien ultime, or ce qu’il y a de plus important dans notre vie, c’est l’amour, c’est la charité. Tout le travail difficile de Jésus, c’est de nous apprendre à aimer, jusqu’à parfois nous sacrifier nous-mêmes, sacrifier notre confort, changer le regard que nous avons sur les autres et qui est bien trop souvent pollué par l’amour de l’argent. Lorsqu’il dit : « « faites-vous des amis avec l’argent malhonnête », cela ne signifie pas : « achetez l’amour des autres », cela signifie : « laissez l’argent à sa place. Il est juste un moyen pour vivre, alors si tu vois ton frère dans le besoin, s’il n’a pas les moyens de vivre, donne-lui de ton argent ! Tu te feras un nouvel ami et tu auras subvenu à ses besoins ». L’argent peut servir l’essentiel mais l’essentiel ne peut pas être asservi à l’argent. L’essentiel, c’est de vivre la gratuité de l’amour de Dieu, de l’amour du prochain. Dieu nous a tout confié, gratuitement ; sachons lui rendre, gratuitement, ce que nous avons reçu, en donnant, en nous donnant. Soyons libres d’aimer. Jésus fait des efforts considérables pour nous montrer, tout au long de l’Évangile, où se trouve l’essentiel. Il nous ouvre son cœur en permanence, et pour que son cœur soit toujours ouvert en permanence pour nous, il déploie sa miséricorde et son pardon. Par son pardon il nous redonne la possibilité de nous tourner vers lui, de l’aimer, de nous laisser aimés par lui. Tout le reste n’est rien. Pour aimer en vérité, il faut être libre comme Jésus, libre vis-vis de l’argent, mais aussi vis-à-vis de notre désir d’être quelqu’un d’important, de paraître. Cette liberté nous permet de nous tourner vers l’essentiel, vers l’amour dont notre Dieu est la source.
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