"Son visage devint brillant comme le soleil"
Méditation de l'évangile (Mt 17, 1-9) par le père Bernard Devert
Chant final: "Tu es mon fils bien-aimé" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
Source : AELF
« Il fut transfiguré devant eux ».
Attention, cette Transfiguration pourrait bien en cacher une autre, la vôtre, la nôtre.
Car enfin, le Fils de l’homme n’est-il pas un être de lumière, que de lumière ?
Sa Parole éclaire bien des cœurs, notamment ceux qui dans leur nuit, découvrent une paradoxale espérance.
Espérance, la Transfiguration n’en serait-elle pas l’expression même.
« Ne dites rien », s’entendent dire les 3 disciples, mais vivez de cette lumière, c’est-à-dire, témoignez.
Les icônes de la Transfiguration présentent souvent Pierre, Jacques et Jean très « chahutés » par ce qu’ils viennent de vivre : ils ne savent plus où ils en sont ; comment pourrait-il en être autrement ?
Qui d’entre nous n’a pas fait une certaine approche de ce sommet spirituel, c’est-à-dire d’un amour, dont l’expérience appauvrit les mots, tant les cœurs sont riches d’une ouverture qui laisse sans voix.
Je t’aime.
Celui qui est aimé et celui qui aime n’a de cesse d’entendre ces mots qui ne sont jamais répétition, tant ils disent l’imprévisible et l’inespéré.
Cette voix est entendue dans un en deçà qui éveille un au-delà, comme une musique dont la polyphonie fait sourdre une présence.
« Ne dites rien » car toute explication viendrait briser le chant musical ; comment parler de l’unité de la réalité, sauf précisément à en témoigner.
Cette heure de la Transfiguration n’est-elle pas celle où l’on réapprend à parler de Dieu, non pas en l’enfermant dans nos certitudes mais dans ce passage, une Pâque, ou l’oblatif se substitue au possessif.
« Ne dites rien », Jésus nous donne la chance et le bonheur d’entendre Dieu nous parler.
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