"Tenez-vous prêts"
Méditation de l'évangile (Mt 24, 42-51) par le père Nicolas de Boccard
Chant final: "Veillons et prions" par Laurent GRZYBOWSKI
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Veillez,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison avait su
à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Que dire du serviteur fidèle et sensé
à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison,
pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Amen, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même :
“Mon maître tarde”,
et s’il se met à frapper ses compagnons,
s’il mange et boit avec les ivrognes,
alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des hypocrites ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Source : AELF
Veiller et rester en tenue de service peut signifier ne pas savoir l’heure où le maître doit venir : « c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra » ! Il nous invite à nous tenir prêt, à rester vigilant et à veiller.
La suite de la parabole développe ce thème : celui qui attend le maitre et tient sa maison et celui qui, au contraire, se lasse de cette attente, baisse le garde, abuse de son autorité, fais le mal et jouis de la vie et des biens du maître. Ce dernier sera châtié alors que celui qui a su attendre sera loué.
Il nous faut être sage et prudent ; fidèle. Le qualificatif employé : « phronimos » signifie bien cela : prudent, sensé. Il faut tenir dans la durée, c’est-à-dire avec prudence, patience, confiance. Veiller, c'est coopérer en vue de sa venue – comme une femme enceinte coopère à la venue de son enfant. C'est une attente active qui ouvre les cœurs à sa venue, dans le service de Dieu, dans le service des autres.
Il y a un passage étonnant dans le livre de l’apocalypse, où, avec l’ouverture du cinquième sceau au chapitre 6, les âmes des justes rouspètent : « Ils crièrent d'une voix forte, en disant: Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarde-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre? On leur dit de prendre patience encore un peu de temps, jusqu’à ce que fût au complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères ».
Le temps de Dieu n’est pas le nôtre – ni pour notre vie, ni pour la vie de notre humanité. On peut avoir oublié le terme, l’occulter – ce que notre société fait volontiers – ou alors s’impatienter et trouver que Dieu exagère, qu’il nous a oublié… ? Patience et confiance, Dieu sait ce qu’Il fait – même si nous ne le comprenons pas.
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