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"Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?" (Mt 20, 1-16)

Un article rédigé par Père Michel Quesnel (50936) - RCF, le 21 août 2024 - Modifié le 21 août 2024
Prière du matin"Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?" (Mt 20, 1-16)

"Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?"

 

Méditation de l'évangile (Mt 20, 1-16) par le Père Michel Quesnel

 

Chant final : "Les merveilles de ta grâce" par Praise

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
    Il se mit d’accord avec eux
sur le salaire de la journée : un denier,
c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
    Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
    Et à ceux-là, il dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.”
    Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
    Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
“Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?”
     Ils lui répondirent :
“Parce que personne ne nous a embauchés.”
Il leur dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi.”

    Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
“Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.”
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
    Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
    En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
    “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !”
     Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
“Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
    Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?”
     C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

Source : AELF

Méditation Père Michel Quesnel

Je déconseille formellement aux chefs d’entreprise de se comporter comme le maître de ce domaine. Ils auraient de grosses difficultés avec les syndicats. Déjà au temps de Jésus, le comportement de ce maître était inacceptable. Mais le maître de cette parabole représente Dieu, dont la logique n’est aucunement celle des humains.

En rapportant cette parabole, Matthieu vise sans doute les chrétiens d’origine juive qui estimaient avoir plus de droits dans l’Eglise naissante que ceux qui venaient du paganisme. Il leur fait comprendre que leurs revendications sont sans fondement. Sans doute se sont-ils mis au travail les premiers, mais les premiers arrivés ne sont pas disqualifiés s’ils occupent les dernières places.

Cependant, cette logique divine vaut pour tous les temps. Nous jugeons des personnes humaines et des situations en tenant compte de valeurs qui appartiennent à notre monde : les mérites, l’antériorité, les droits attachés à des compétences, les diplômes, l’origine ethnique ou sociale. Dieu nous invite alors à réviser notre façon de voir.

Ce n’est pas parce qu’on occupe une terre depuis plus longtemps qu’on a plus de droits que d’autres à l’habiter. Ce n’est pas parce qu’on appartient à une famille traditionnellement chrétienne qu’on est mieux placé que de nouveaux convertis pour savoir ce qui convient à l’Eglise.  

Les Ouvriers de la onzième heure, cinq heures de l’après-midi, ont toute leur place dans la vie des groupes nationaux, religieux et autres. Dieu compte sur eux autant que sur des personnes qu’il a appelées antérieurement. Nous nous enrichissons grâce à ce que nous apportent les étrangers et ceux qui nous ont rejoints tardivement.

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