En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ;
ne jetez pas vos perles aux pourceaux,
de peur qu’ils ne les piétinent,
puis se retournent pour vous déchirer.
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte,
il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le chemin
qui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »
Source : AELF
A la question angoissante « n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés », Jésus répond : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite…beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas »
La question posée est celle de ‘comment s’en sortir’.
Dieu fait de nous des hommes libres. Cette liberté cause notre responsabilité. Face à nos dérives, nées de ces inessentiels qui entraînent bien des déshumanisations, la porte nous apparaît fermée avec comme corolaires la résignation et la culpabilisation.
Un prisonnier, condamné pour un crime passionnel, me demande au moment d’entrer dans la célébration eucharistique comment il peut s’en sortir. Il est juste, dit-il, que je sois derrière les barreaux mais comment m’en sortir en réparant l’irréparable, payer pour une vie qui n’a point de prix.
Qui de nous ne connaît pas des barreaux qui pour être invisibles n’en sont pas moins réels.
Qui ne s’interroge pas pour sortir de sa prison intérieure, voile de l’espérance. Cette légende dans le Talmud peut être un embryon de réponse :
« Un jour, un roi eut vent qu’un homme sage vivait dans son royaume. Le roi l’envoya quérir et le sage arrive au palais, le roi lui dit alors :
Le roi dit alors : j’ai les mains dans le dos et je tiens un oiseau dans le dos. Peux-tu me dire s’il est vivant ou mort ?
Le sage prit peur. Il sentait que, quelle que soit sa réponse, le roi pouvait tuer l’oiseau. Il regarda le monarque et se tut un long moment, puis déclara finalement : la réponse, Majesté est entre vos mains.
Entre vos mains : « Il renvoie les riches les mains vides ».
Des mains qui, après s’être jointes dans la prière, s’ouvrent faisant apparaître en leur creux l’effacement des signes de puissance ou de désespoir. Des mains qui font signe à l’Amour qu’Il est aimé.
Dieu a mis en nos mains ce qu’il faut pour honorer notre responsabilité. Souvenons-nous de la finale du Journal d’un Curé de Campagne de Georges Bernanos : « Si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même ».
Alors, sortant de l’angoisse, émerveillés, nous découvrons que nous avons ‘passé la porte’ pour être désencombrés de nous-mêmes. Le règne de Dieu est déjà là. Le Père, dans la filiation avec son fils, nous a ouvert la porte de son cœur.
L’étroitesse n’est que dans notre esprit. Pourquoi à l’Amour infini, opposons-nous nos finitudes.
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